« Baisser les impôts, c’est possible »
Guillaume Peltier, 1er viceprésident de Les Républicains, déplore l’« entêtement » du chef de l’état
En pleine tempête des « gilets jaunes », le député LR du Loir-et-cher, leader d’une droite sociale de redistribution, est conforté par ses propositions. Il plaide pour une baisse des impôts et une augmentation du pouvoir d’achat.
Il laboure la France rurale sans relâche. Va au contact des habitants, engage l’échange. Guillaume Peltier, 42 ans, est devenu l’avocat de ces « oubliés ». Vous comprenez ce mouvement des gilets jaunes ? La colère des Français est non seulement légitime mais elle est profonde. Elle provient d’un aveuglement et d’un entêtement du président de la République et de son gouvernement à refuser de faire du pouvoir d’achat la question centrale. Aujourd’hui, le travail ne paie plus et, au fond, ceux qui veulent travailler, qui travaillent et ont travaillé sont les premiers pénalisés des politiques publiques. Il est temps que cela cesse.
Comment ? Il n’est pas sain que, dans une démocratie, la colère ne soit pas entendue. Il appartient au président de la République d’y mettre fin par des décisions courageuses. La première d’entre elles, que j’appelle de mes voeux, c’est l’organisation d’un référendum sur le pouvoir d’achat et la fiscalité, avec une question simple « Voulezvous ou non la suppression des taxes Macron sur le carburant ? »
Cette question revient à poser celle du « pour ou contre » Emmanuel Macron ? À force de ne jamais consulter les Français, on s’expose à ce genre de risque. Dans le nouveau monde promis par le président de la République, il n’est pas absurde que la démocratie soit régulièrement régénérée à travers la consultation du peuple, d’autant plus quand il s’agit d’une fronde immense de tous les territoires. Avec Laurent Wauquiez, notre rôle de leaders d’opposition est d’offrir une réponse politique à cette crise car l’entêtement comme les blocages ne sont pas souhaitables.
Le rôle de la politique,
c’est d’apporter une réponse à cette colère. Elle est simple : il faut baisser les impôts et les taxes et augmenter le pouvoir d’achat des Français. C’est possible.
Concrètement ? En ces temps troublés où les revenus du travail ne paient plus, des travailleurs au Smic, des classes moyennes gagnent moins que certains bénéficiant du cumul des revenus de l’assistance. Cette profonde injustice ne peut plus du rer. Le parti Les Républicains doit redevenir le grand mouvement populaire du travail, de l’effort, du mérite, des classes moyennes. J’appelle la droite française à briser le tabou du travail et de sa récompense.
Baisser les dépenses publiques sans augmenter les salaires, c’est injuste. Augmenter les salaires sans baisser les charges, c’est irresponsable. C’est dans ce double équilibre de la baisse du budget de
l’état et de la hausse du budget des Français que nous devons tracer une nouvelle droite. Une droite sociale et populaire.
Si vous réduisez le budget de l’état, vous vous attaque
rez aux services publics… Je suis attaché à l’état stratège et protecteur des territoires. On peut dépenser moins et dépenser mieux. Je plaide pour une réforme profonde de l’état centralisateur et parisien. Je propose un plan d’économies drastique, de plus de 40 milliards d’euros, au niveau de cet État jacobin.
Il faut un électrochoc. Aucune réforme ne pénalisera ni les territoires ni les collectivités. Je ne crois pas en une politique du sacrifice, je crois en une politique de l’effort partagé et récompensé.
La France est fragmentée en deux : d’un côté les profiteurs du haut et les profiteurs du bas et, de l’autre côté, la France du milieu, des milieux de cordée devenus premiers de corvée qui subissent la hausse des taxes et la baisse du pouvoir d’achat. Que leur promettez-vous ?
Je suis pour une grande politique d’efforts budgétaires qui ne doit pas être une fin mais un moyen. Dans le prolongement de cet effort, il doit y avoir une baisse des charges sur les entreprises et une récompense du travail pour les classes moyennes, les travailleurs, les entrepreneurs et les retraités. Ils doivent bénéficier d’une hausse de leur pouvoir d’achat, par une augmentation des salaires et des revenus.
J’appelle de mes voeux l’organisation d’un référendum
GUILLAUME PELTIER. Pour le député LR de Sologne, président du groupe LR-UDI au Conseil régional du Centre-val de Loire, « le pouvoir d’achat sera à Emmanuel Macron ce que la courbe du chômage fut à François Hollande ».