La fin des exonérations de charges pour les saisonniers inquiète
La suppression de l’exonération des charges sociales sur les travailleurs saisonniers, dont l’application est prévue en janvier 2019, inquiète les vignerons dans un contexte d’embauche déjà difficile.
« Au niveau de la filière régionale, nous avons fait remonter le problème d’embauche de maind’oeuvre concernant les vendanges, mais pas seulement, explique Camille Buissière, de la Fédération viticole du PuydeDôme. Le problème se porte plus sur des travaux en amont comme la taille où l’on manque de maind’oeuvre qualifiée. Pour les vendanges, certains vigne rons ont du mal à trouver des personnes et, quand ils en trouvent, certains annulent au der nier moment. Une des conséquences, c’est la mécanisation lorsque le terrain le permet mais le vrai problème qui se profile, c’est la fin des exonérations de charge sur les travailleurs saisonniers. Le gouvernement a annoncé qu’elle allait disparaître. Le titre emploi simplifié agricole (TESA) est menacé de disparaître et sans ça, ça devient hyper compliqué puisque l’on n’est plus compétitif par rapport à d’autres pays. »
« C’est un peu inquiétant parce qu’on passe déjà beaucoup de temps à les former car ils ne sont pas qualifiés, explique Benoît Montel, vigneron et président de la Fédération viticole du PuydeDôme. S’il n’y a plus d’exonération, ça ne va pas inci ter les vignerons à prendre des saisonniers, c’est sûr, et les gens vont préférer le côté mécanique. C’est un peu navrant car le côté humain risque de disparaître tout doucement. »
Dans ses vignes, les troisquarts sont vendangés à la main. « Je ne passe plus par Pôle Emploi mais par une association de travaux agricoles à Cébazat. Comme ça, je n’ai plus de soucis de recrutement, avouetil. Ce sont des soucis en moins. Sur une équipe de trente gars, il en faut 45, car beaucoup annulent sans prévenir. Les vignerons ont de plus en plus de mal à trouver des gars sérieux. » ■
SALARIÉ. De moins en moins de vendangeurs à la main.