Quinze millions pour les petites lignes
À partir de 2019, l’État va augmenter de 15 millions d’euros le budget consacré aux lignes d’aménagement du territoire, a annoncé hier la ministre chargée des Transports.
« Les liaisons d’aménagement du territoire (...) seront dotées de 15 millions d’euros supplémentaires dès 2019 ; soit un budget multiplié par quatre par rapport aux années précédentes pour ces liaisons métropolitaines », a indiqué, hier, Élisabeth Borne. Elle s’exprimait lors d’un colloque, qui se déroulait en présence du ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard, dans le cadre des Assises nationales du transport aérien.
Changement d’approche
Le budget consacré en 2018 à ces lignes aériennes s’est élevé à 5 millions d’euros.
« Après des années de désengagement, c’est un changement d’approche qui correspond à la politique que je porte pour les mobilités », a poursuivi la ministre.
L’État participe au finan cement de l’exploitation de plusieurs lignes aériennes considérées comme essentielles pour le désenclavement de certains territoires et leur connexion à la capitale.
En métropole, les lignes AurillacParis, BriveParis, Le PuyParis, RodezParis ainsi que La RochellePoitiersLyon profitent de ces subventions.
Ces liaisons « sont une réponse efficace au désenclavement des territoires », lorsque l’offre du marché est insuffisante et qu’il n’existe pas d’option alternative ferroviaire ou routière satisfaisante, a justifié Elisabeth Borne.
Ces lignes s’inscrivent dans le cadre d’obligations de service public. Définies par un règlement européen de 2008, ces obligations constituent des normes d’exploitation, édictées par un État. Ces normes auxquelles les transporteurs aériens doivent se plier sont : la fréquence de desserte, le type d’appareil utilisé, les horaires, les tarifs de la liaison, les exigences en termes de continuité d’ex ploitation, etc. Seules les conventions de délégation de service public peuvent faire l’objet d’une participation de l’État ou des collectivités.
Une réponse au désenclavement des territoires
Lors de son discours, Élisabeth Borne a également indiqué avoir « demandé à la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) d’organiser des rencontres bilatérales avec les régions concernées afin d’identifier, dans les semaines qui viennent, en association avec les collectivités et les aéroports, les projets de liaisons auxquelles l’État pourrait apporter son soutien sur la période 20192022 ».
Les Assises du transport aérien, qui ont débuté en mars, ont pour objectif de faire décoller la compétitivité d’un secteur lesté par les charges dans la course engagée avec les compagnies lowcost, celles du Golfe mais aussi ses voisins européens. ■
AURILLAC. Le chef-lieu du Cantal se sent particulièrement enclavé.