« Je n’aurais pas dû quitter Clermont »
■ Régis Brouard de retour au Montpied, demain (20 heures), à la tête du Red Star
À la tête du Red Star (19e), Régis Brouard va retrouver le stade Montpied, demain (20 heures). Il fera face au Clermont Foot, un club dont il est parti trop tôt, estime-t-il aujourd’hui.
■ Aimez-vous revenir à Clermont ? Oui. C’est toujours un plaisir de revoir les gens du club avec qui j’ai travaillé. De revoir Claude (Michy, ndlr), avec qui je m’entends très bien. Je suis content de revenir.
■ Vous gardez donc un bon souvenir de votre passage en Auvergne ? Oui. Il y a une vraie qualité à Clermont : on vous laisse travailler. C’est un vrai luxe. Qu’on nous demande des comptes, c’est tout à fait normal. Mais il y a toujours de la discussion. Quand on a des choses à se dire, on le fait de façon très calme, sans exagérer.
■ Comment votre expérience clermontoise vous a-t-elle fait évoluer ? C’était ma première expérience dans le monde professionnel, et elle m’a automatiquement servi. On s’est maintenu deux fois, mais ça n’a pas été simple, donc on apprend toujours. Je pense notamment à la gestion des joueurs. On avait un groupe avec beaucoup d’individualités. La première année a été compliquée. J’attendais peutêtre trop de ce groupe, mais à force de discuter, de comprendre les joueurs aussi, j’ai modifié certaines choses. Donc ça m’a servi pour la suite.
« Le Red Star, c’est une marque ! »
■ La suite, justement : quel regard portez-vous sur votre parcours, après avoir quitté le club ? Avec le recul, je n’aurais pas dû quitter Clermont. C’était mon choix, que j’ai fait pour diverses raisons. Claude Michy m’avait proposé de prolonger, et ça a été une erreur de ne pas le faire. Il savait que j’étais en contact avec Niort, je le tenais au courant de tout car on avait une relation très franche, tout était très clair. Rester à Clermont m’aurait peutêtre permis d’accéder à autre chose. À Niort, il s’est passé ce qui s’est passé. Puis en Belgique, je ne voulais pas poursuivre dans ce club. Mais ça m’a fait vivre une expérience différente.
■ Pourquoi avoir opté pour le Red Star, en juin 2017 ? Je connaissais le club pour y avoir joué. Ça avait d’ailleurs été mes meilleures années en tant que joueur. Je suis parisien, ça ne me dérangeait pas de revenir dans la région, et je les ai appelés pour les rencontrer alors qu’ils venaient de descendre en National. Ça s’est fait comme ça. L’objectif était élevé car il fallait à tout prix remonter en Ligue 2. Mais on a réussi.
■ On parle souvent de l’identité du Red Star. Que représente ce club pour vous ? C’est une marque ! Il y a une histoire forte avec le Red Star.
■ Il y a aussi ce stade Bauer, dans lequel l’équipe ne peut toujours pas évoluer en Ligue 2. En quoi est-ce un problème ? Ça complique beaucoup de choses. Aujourd’hui, on a 7 points. Mais je suis persuadé que si on jouait à Bauer, on en aurait plus. Ça amène quelque chose sur une saison. Mais on savait qu’on ne pourrait pas jouer dans notre stade, alors il faut s’adapter, même si ce n’est pas toujours facile. ■ Comment analysez-vous votre début de saison ? La première défaite contre Niort (12) nous a fait très mal, car ça aurait pu basculer dans l’autre sens. Puis on perd de très peu à Lens (01) et face au Havre (01), après des matchs très cohérents. Ça se joue à peu de chose, mais ça nous a fait perdre de la confiance dans un championnat que 90 % de l’effectif découvrait. On a gardé l’ossature du National, avec quelques joueurs de Ligue 2 confirmés, mais qui n’ont pas beaucoup joué la saison dernière, comme Bourgaud, qui venait d’Amiens, ou Berthier, qui était blessé à Reims. Après il y a eu cette série de matchs où on a pris beaucoup de buts alors qu’on était relativement solide dans l’ensemble (03 contre Lorient, 14 à Valenciennes, 23 contre Grenoble, ndlr). Quelque chose s’était déréglé sur le plan défensif.
■ La victoire face à l’AC Ajaccio (2-0) n’a-t-elle pas sauvé votre place sur le banc ? (rires) Je n’en sais strictement rien. Mais il faut être lucide : la situation était un peu compliquée. Cette victoire a fait du bien à tout le monde. Il fallait gagner, c’était un match charnière, juste avant la trêve. Ça nous a permis de retrouver de la sérénité pendant 15 jours, dans le travail au quotidien. On part de très loin de toute façon. On fait partie des 56 équipes qui vont jouer le maintien. Mais on voit aussi que ça peut aller vite, dans un championnat où, je trouve, le niveau s’est élevé.
■ Que pensez-vous de l’équipe de Clermont ? J’en pense énormément de bien. C’est un réel plaisir de les voir jouer. Je connais Pascal, je sais qu’il est axé sur le jeu. C’est une des équipes qui joue le mieux au foot. Ils ont des circuits, des mouvements, l’équipe est dynamique avec de la qualité technique collective. La base de récupération est immédiate et c’est plaisant à observer. Pascal est un bosseur, il a une vraie philosophie de jeu. J’aime ce qu’il fait, sa façon de travailler. ■
« C’est un réel plaisir de voir jouer le Clermont Foot »
RETOUR. Deux ans après l’avoir quittée, Régis Brouard retrouve la Ligue 2 avec le Red Star, champion de National sous ses ordres la saison passée.