De la nébuleuse créative au jazz solaire
■ Première soirée pour Jazz en tête, hier, à l’opéra de Clermont, avec Walter Smith III et Yes ! Trio
Retour aux sources pour Jazz en tête installé cette année à l’opéra de Clermont. Des retrouvailles enthousiasmantes pour cette 31e édition, grâce à un parterre de grands musiciens pour deux belles facettes du jazz.
Dès l’ouverture de Jazz en tête, tout est dit et bien dit. Il y a à la fois la signature et la plusvalue de l’événement.
Avec Walter Smith III, nous voilà donc en présence d’un essentiel. Du jazz rien que du jazz, pas même dilué dans l’air du temps. Une tradition bien vivante qui plaît tant à Jazz en tête, festival revendiquant son estampille « canal historique ».
Du bon, du vrai, du frais
Premières notes du festival comme un voyage dans des décennies de musique mais sans une once de nostalgie ou d’imitation. Chaque mesure de standards (tout récemment gravés sur le disque Twio salué par la critique à travers le mon de) est invention. Le saxophoniste américain affirme, audelà d’un souffle fascinant, un langage pro pre et intangible. Du bon, du vrai, du frais… Ça, c’est pour la signature. Quant à la plusvalue, elle s’expri me dans ce trio de circonstance. Walter Smith III, musicien singulier et inspiré, a partagé ses qua lités, la scène et une entente subtile avec le contrebassiste Joe Sanders (à retrouver d’urgence, ven dredi soir) et le batteur Greg Hutchinson.
Après cette nébuleuse créative, place à une musique simplement solaire. Après le jazz à ouïr, le jazz à jouir. Celui de Yes ! Trio. Pour la deuxième partie de cette première soirée, Ali Jackson (batterie), Aaron Goldberg (piano) et Omer Avital (basse) ont mis sans scrupule une dose supplémentaire d’énergie, de mélodies, de couleurs et de vertige dans chacun de leur morceau. La fête du jazz a commencé. ■
WALTER SMITH III. Le saxophoniste américain comparé à Sonny Rollins, avec le contrebassiste Joe sanders (à retrouver vendredi sur la scène de l’opéra de Clermont).