« Une paire de seins ou la maladie j’ai vite choisi mon camp »
Touchée par un cancer génétique du sein en 2017, elle s’est fait faire une double mastectomie avec reconstruction. Aujourd’hui, Marie-Annick Bouchaud, une habitante de Bézenet, est en rémission depuis six mois.
À 34 ans, MarieAnnick est ingénieure horticole, sportive et mère d’un petit garçon de 6 ans et demi. Sereine et souriante, on ne soupçonne pas qu’elle est ressortie victorieuse d’un cancer du sein il y a tout juste six mois. Diagnostiquée en juillet 2017, elle imaginait qu’il n’y avait pas d’autres issues que la mort.
« C’était le coup de massue, on n’imagine pas qu’on peut mourir, à 33 ans. » En raison de son jeune âge, elle a passé des tests génétiques qui ont révélé qu’elle était porteuse d’une anomalie du gène BRCA2. Il augmente les risques de plus de 80 % d’avoir un cancer.
Son fils l’a aidée à ne pas plonger
« Le cancer m’a déjà volé ma maman, il était hors de question qu’il m’emporte à mon fils, indiquetelle. Alors je lui ai expliqué que j’avais une petite boule dangereuse dans le sein et que j’allais perdre mes cheveux. Il m’a aidé à ne pas plonger et à me faire oublier la ma ladie car il fallait assurer son quotidien normalement. »
Après la chimiothérapie, MarieAnnick a décidé de se faire opérer. Elle a subi une double mastectomie pour ne plus jamais revivre ça. « Une paire de seins ou la maladie, j’ai vite choisi mon camp ! » La jeune femme nuance : « C’est quand même difficile à accepter, j’ai dû faire le deuil de mes seins. Lorsque j’ai enlevé les pansements, je n’avais même pas la force de hurler. Et un jour, je me suis dit, “non, je suis belle”. Aujourd’hui, ça ne m’empêche pas de me sentir femme ».
En plus de la médecine traditionnelle, la jeune femme s’est tournée vers les pratiques alternatives, davantage centrées sur le bienêtre : yoga, acupuncture, microkiné, et également vers l’activité physique. Membre de l’association Geneticancer, elle a trouvé du soutien et des personnes avec qui partager son expérience. « Je me suis rendu compte qu’il y avait une vie après le cancer. Et s’il m’a bien appris une chose, c’est de ne pas trop se projeter et vivre davantage dans le présent. Ça a changé mes valeurs et mon regard sur la vie. » ■
POSITIVE. Avec son fils Yanis, Marie-Annick est encore sous surveillance, mais a complètement changé de philosophie de vie.