Cournon
S’armer dans la peinture, une obligation en Nationale 2. Réussie par le BBCA avec l’arrivée de Samantha Lubcke, pivot australien de 22 ans aux solides qualités athlétiques et jeu dos au panier. Entre autres.
Une joueuse de grande taille, efficace près du panier. Quoi de plus rare. Et de plus nécessaire lors d’une accession en N2, le plus haut niveau féminin auvergnat. Coach du BBCA, Anthony Cathala ne peut que redire l’évidence. « C’est essentiel et on n’en avait pas. »
La préoccupation avait pourtant conduit à l’anticipation. « On était sur une joueuse congolaise depuis février », éclaire aujourd’hui Céline Lacquit, la coprésidente cournonnaise. Mais l’avis de recherche d’un pivot ressemble à un match avec prolongation. « En juillet, on a su que ce n’était pas possible et on a passé l’été à chercher un poste 5, sur nos relations, des appels aux centres de formation… ».
Et puis, à la 3e semaine d’août : un contact. Sérieux. Sur lequel le club reste discret. « Angie (l’ailière polonaise Angelika Kowalska recrutée lors de la montée en NF3 en 2016) avait été approchée sur Clermont. On était échaudés. » L’aide de la mairie, qui pourvoit un poste d’agent polyvalent au service éducation, et le lundi 8 octobre débarque, enfin, Samantha Lubcke.
Pour un an, l’Australienne étant éligible au visa PVT, Programme Vacances Travail. Dans lequel, la grande blonde de 1,88 m ne retient que le second critère. Toute à sa joie d’évoluer en France, malgré des sollicitations italienne et tchèque. « Je suis très contente d’être ici. Je continue de vivre mon rêve de jouer au basket dans d’autres pays et en plus de travailler avec des enfants. » Conforme à son cursus d’enseignante démarré aux States.
Car, à 22 ans, « Sam » possède un passé basket de passionnée. Premiers rebonds à Murray Bridge à 4 ans, prélude à une formation jeu intérieur « J’ai toujours été grande » saisons en ligue d’Etat avec Eastern Mavericks, pas d’équipe nationale hélas pour une opération des croisés du genou droit en 2012, du gauche en 2013. Et puis, le grand saut, le rêve éveillé : les ÉtatsUnis en 2014 !
Le College of Southern Idaho d’abord, Utah Valley en NCAA ensuite (23 matchs en 20162017, 12,6 points, 8,5 rebonds). « Aux USA, c’est différent de l’Australie, c’est focus sur le basket. En plus des cours, raconte la future enseignante en maths et sciences, on fait chaque jour 1 heure de muscu et 3 de basket. »
« Je déteste perdre »
L’Amérique, pour le pivot aussie, deux années de suite dans le top 50 des joueuses NCAA, cela restera d’ailleurs pour toujours le souvenir « des tournois nationaux, du monde et de la ferveur ». Pourtant, en 2017, elle passe à l’ouest. Direction la Turquie, les bords de la mer Egée, au Bornova Becker. « J’avais une opportunité pour passer professionnelle. » Glissée au poste 4, dans le monde pro de la KBSL, elle aligne 11,4 pts et 7,7 prises par rencontre.
Le « homesick » la rattrape quelquefois. « Le changement de pays, de saison, c’est parfois dur. Notamment à Noël ou le 31 janvier quand je ne peux pas fêter notre anniversaire avec ma soeur jumelle. »
Mais la gauchère aux yeux bleus est insatiable. Demandeuse en musculation, en temps de jeu, en oppositions énergiques dans la peinture. « Ma spécialité, c’est le jeu dos au panier », insiste la joueuse généreuse dans l’effort. Et qu’elle aime « poster », qu’elle « déteste perdre » : une douce musique aux oreilles de son coach, dont la jeune équipe relève le gant de la belle aventure en N2. ■
« On était échaudés » Céline Lacquit, coprésidente
LUBCKE. L’intérieure australienne, ici sous les yeux de son coach Anthony Cathala, débarque à Cournon au sortir d’une saison en Premier League avec les Eastern Mavericks.