BUDGET
L’Assemblée nationale a adopté en première lecture, hier, par 346 voix contre 181, le volet « recettes » du projet de budget pour 2019.
Le vote du budget, hier, clôt une semaine d’échanges nourris sur le prélèvement à la source, qui entrera en vigueur en janvier, sur des « cadeaux » aux entreprises dénoncés par la gauche, et encore sur des gestes en direction des ménages. Mais les grands équilibres n’ont pas bougé.
Comme l’an dernier pour le premier budget Macron qui a fixé le cap pour le quinquennat, socialistes, communistes et Insoumis ont voté contre, de même que Les Républicains pour des raisons différentes. Mais les députés « marcheurs » à eux seuls disposent d’une majorité confortable, sans compter leurs alliés MoDem.
Les ministres des Finances Bruno Le Maire et des Comptes publics Gérald Darmanin n’ont cessé de défendre les « engagements tenus », en premier lieu à l’égard de l’Europe, avec un déficit à 2,8 % du PIB, sous la barre des 3 %. La Commission européenne est cependant vigilante sur le déficit structurel.
Pour 2019, le gouvernement met en avant près de 19 milliards de baisse d’impôts et cotisations pour les entreprises, 6 milliards pour les ménages (dont 3,8 via une nouvelle baisse de la taxe d’habitation) – un chiffre vivement critiqué par les oppositions comme masquant des transferts et ne reflétant pas le vécu des Français.
L’ensemble de la gauche a bataillé, mais en vain, en faveur de mesures de « justice », pour rétablir l’ISF ou supprimer la flat tax de 30 % sur les revenus de l’épargne, deux mesures emblématiques votées il y a un an.
La droite a appelé à rendre l’économie « plus compétitive », à défiscaliser les heures supplémen
Primes à la conversion
Le porteparole du gouvernement Benjamin Griveaux a rappelé hier que la hausse du prix du diesel faisait partie du programme du candidat Macron et a fait valoir que « l’État n’a jamais fait autant » en versant en parallèle « 200.000 primes » à la conversion cette année.
Si les ministres de Bercy ont assuré que ce budget va permettre de « renforcer le pouvoir d’achat de ceux qui travaillent en protégeant les plus vulnérables », ils n’ont pas convaincu la totalité des membres de la majorité.
Quinze élus LREM, sensibilisés dans leurs circonscriptions, ont souhaité augmenter l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) afin de « compenser » la hausse de CSG pour une partie des retraités, ce qui a donné lieu à un moment de tension dans l’hémicycle. ■