Des éclats de vie mis en lumière
Avec Instantanés, Claudio Magris rassemble une série de courts textes, écrits entre 1997 et 2016, pour dire la vie comme elle va.
Une petite cinquantaine de choses vues, lues ou entendues ont inspiré ces chroniques du quotidien. Au fil de ses pérégrinations, on passe d’une conférence au Collège de France à Istanbul, avec un détour par l’Inde, la Scandinavie, Berlin ou Moscou…
Mais le cadre privilégié de ces récits est Trieste, ville natale du romancier italien. Trieste, et encore plus précisément la Barcola, sa plage à l’entrée de la ville, lieu privilégié d’observation pour le chroniqueur des choses de la vie, qu’elles concernent des enfants, des femmes, des hommes, des couples ou… des chiens dont la célébrité supplante parfois celle de leur maître !
Parfois graves, parfois légères, ces histoires ont toutes une dose plus ou moins importante d’humour, qui reste le meilleur moyen de dire l’absurdité du monde. Comme dans La malédiction du numéro vert, dont chacun a pu faire l’expérience en tentant d’obéir à une « voix métallique » qui invite à taper un numéro correspondant à la catégorie du problème rencontré… Claudio Magris n’imagine qu’une issue surprenante !
Plusieurs travers du genre humain apparaissent dans ces récits, parmi lesquels l’orgueil et la lâcheté, mais on y croise aussi la générosité et l’amour. Et aussi la force de l’écriture dans diverses circonstances, l’optimisme quand on regarde jouer des enfants…
Tous ces instantanés dont Claudio Magris nous invite à rire laissent percevoir son double talent d’observateur et de conteur. Son écriture ciselée transcrit l’humanité sous ses différentes facettes. ■
De Claudio Magris, traduit de l’italien par Jean et MarieNoëlle Pastureau, Gallimard, 192 pages, 18 €.
LA BARCOLA A TRIESTE.« Certains lieux parfois font presque partie de nousmêmes. »