Quel avenir pour le port de Tréguier ?
À l’occasion d’une réunion de quartier, Guirec Arhant a dénoncé l’attitude de la chambre de commerce sur le port de Tréguier. Il veut un projet d’ensemble sur le site.
19°C, voilà une belle et chaude journée d’automne. Les touristes sont nombreux en cette première semaine de vacances de la Toussaint. Ils arpentent Tréguier à l’ombre de la cathédrale Saint-Tugdual.
Rares sont ceux qui poussent la promenade vers les quais. Pour eux, le centre-ville s’arrête au bas de la rue Ernest-Renan, au pied des tours des portes de la ville.
Le port, c’est le centreville
« Mais le port, c’est le centre-ville », soutient le maire Guirec Arhant. La preuve, l’ambition qu’il a pour le site et le coup de gueule qu’il a lancé, c’est rare chez lui, contre la chambre de commerce et d’industrie, gestionnaire du port de commerce, lors de la réunion de quartier. Les habitants du centre s’inquiétaient de l’avenir de ce lieu qu’ils tiennent à reconquérir.
Les seuls qui, aujourd’hui, en profitent ce sont les joueurs de pétanque et quelques rares promeneurs. Et ils ne viennent pas pour le décor. « Juste parce que le sol s’y prête, se marrent-ils. On ne profite pas du paysage. Jouer face à une série de hangars moches, ça n’a rien de folichon. Mais on est là pour jouer, pas pour admirer. »
Un plan sérieux
Il y a un avenir pour le port de Tréguier. Guirec Arhant en est persuadé. Et il n’est pas le seul à le penser. Au conseil municipal, Patrick Fournis le rappelle à l’envi : le port de Tréguier doit faire l’objet d’un projet sérieux. Fin 2013, le plan de référence, validé par l’ancienne municipalité et le conseil général, prévoyait de repousser la limite de concession ville vers les ponts. La gestion du port de plaisance étant une compétence communale. « Cela impliquait la démolition des hangars Guézennec », pointe le maire.
Des hangars qui n’avaient plus d’utilité ici. « Et si je demande leur démolition, c’est qu’il y a de la place ailleurs sur la zone portuaire pour construire d’autres hangars qui vont respecter les fondamentaux d’une petite cité de caractère. » Il ne faut pas oublier que le port est en secteur sauvegardé et est donc soumis à des contraintes architecturales.
Commerce et tourisme
Un port de plaisance sous le pont Canada, un port de commerce jusqu’à la confluence du Guindy. Et entre les deux, « nous pourrions imaginer un quai planté avec une vocation plus récréative, tout en permettant la création de bâtiments bas pour des activités en lien avec le commerce et le tourisme. »
Le maire imagine même l’implantation d’une nouvelle cale. « Cela permettrait de faciliter la vie des usagers du port de plaisance. » Mais aussi de voir arriver de nouvelles activités. « Si demain, un opérateur de tourisme fluvial ou une entreprise de construction navale veut y implanter une unité de réparation, de tels aménagements ne seront que positifs. »
Ville maritime
Tréguier est une ville maritime. « On ne doit pas gommer cela. Un port a toute sa place dans notre ville. Mais il faut organiser et codifier cet espace. Pas en faire un no man’s land. » Le souhait affirmé du maire est d’avoir une activité économique, en respectant la ville. « On ne peut pas accepter que le port de Tréguier soit le dépotoir de ce qu’on ne veut pas ailleurs. »
Quelque chose s’est cassé. « La population est à cran. Les habitants veulent se réapproprier leur port. » Guirec Arhant en est donc convaincu, il faut proposer un vaste plan d’aménagement du site. « Encore faut-il qu’on se parle. » Le prochain conseil portuaire du 29 novembre sera une occasion de le faire.
« On y travaille »
Thierry Troesch, président de la CCI s’avoue surpris des attaques du maire de Tréguier : « Nous sommes attachés au respect de la valeur patrimoniale du port ».
Les services de la chambre de commerce et d’industrie s’activent depuis plusieurs semaines sur le dossier. « Nous travaillons sur une mise en valeur du port. Que ce soit d’un point de vue économique mais aussi touristique. »
Il y a au moins là, un terrain d’entente possible.
« On ne peut pas accepter que le port soit un dépotoir »