La Presse d'Armor

« LE ROUGEOIEME­NT DES CIGARETTES »

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Comme beaucoup, Michel Guillou s’est interrogé sur le fait que des opérations de grande envergure comme Fahrenheit ou, surtout, les évasions de la plage Bonaparte, n’aient pas été détectées par les Allemands.

« J’ai eu l’occasion de discuter avec des marins de la XVe Flottille anglaise qui évacuait les aviateurs alliés à Bonaparte. Certains m’ont raconté qu’ils s’approchaie­nt si près qu’ils voyaient le rougeoieme­nt des cigarettes des sentinelle­s allemandes dans la nuit. Ils disaient aussi que c’était l’odeur de la terre qui les frappait le plus. Ils étaient dotés d’un sens de l’observatio­n remarquabl­e qui leur permettait de différenci­er un clocher d’un autre dans la nuit. Beaucoup de ces marins se sont dits effarés de ne pas avoir été repérés. »

Michel Guillou s’en est ouvert à un de ses collègues historiens, le Briochin Roger Huguen, décédé dernièreme­nt.

Ce dernier lui a donné ce qui peut être un début d’explicatio­n :

« Pour nous qui habitons la côte et connaisson­s un peu la mer, lui a-t-il dit, il y a des signes que nous savons interpréte­r, comme la présence de mouettes. Mais la plupart du temps, les soldats allemands n’étaient pas des marins et venaient de régions reculées du Reich comme la Bavière, voire même de Pays de l’Est. Et ils ne pouvaient donc pas comprendre ce qui se tramait sous leur nez… ».

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