25 000 € de dons pour le défi de l’Everest
L’expédition « Un oeil au sommet » au profit du handicap visuel s’est achevée, vendredi 15 décembre, par la remise de 20 000 € de dons à l’institut Curie à Paris. Récit d’une aventure intense sur l’Himalaya avec le Plouézécain Marcelin Hellequin.
Ils n’auront pas atteint le sommet du Baruntse, un des 7 000 m de la chaîne himalayenne. Mais l’expérience a été formidablement riche pour les 6 alpinistes partis de France le 7 octobre dernier (lire PA du 9 août 2017).
Marcelin Hellequin avait déjà connu l’aventure himalayenne l’année passée avec ses compagnons de l’association Expéditions solidaires. Cette fois, c’est en compagnie de deux malvoyants, Marie-Anne et Jean-Christophe, qu’ils tentaient l’aventure des grands sommets. 35 jours de marche en très haute montagne pour réaliser l’ascension du Mera Peak (6 476 m) en phase d’acclimatation, puis le sommet du Baruntse (7 129 m) et finir par le Lobuche Est à 6 120 m face à l’Everest.
Impressionnant
Marcellin, Jean-Christophe et Rémi auront été le plus haut, atteignant le camp n°1 du Baruntse (6 100 m) pour y passer une nuit avant de redescendre.
Avant cela, le groupe avait atteint le camp de base du Mera Peak. « Marie-Anne a été jusqu’au high camp à 5 800 m, ce qui est vraiment bien car c’est une ascension sur glacier très raide. » Pour elle, qui ne discerne pas le relief, ce sont les moraines qui ont été le plus difficiles. « Il a fallu la guider par la main. En situation de handicap, on a une force intérieure pour aller chercher de l’énergie. Elle ne connaissait pas du tout la haute montagne, ce qu’elle a fait est impressionnant et force le respect. »
D’autant qu’en fin d’expédition, le passage du Lobuche Est impliquait une descente difficile en rappel. « Elle a eu une détermination extraordinaire, elle est descendue sur le dos d’un sherpa. Beaucoup de valides auraient jeté l’éponge. »
« La nuit on dort mal »
De leurs côtés, Christophe et Eric ont souffert de bronchite dont on ne récupère pas facilement en montagne car « la nuit on dort très mal ». Ils ont dû renoncer au Baruntse après avoir réussi l’ascension du Mera Peak.
Avant le retour par le Lobuche, Jean-Christophe, Rémi et Marcelin ont donc « quitté le Baruntse avec un pincement au coeur », se rappelle le Plouézécain encore empli des paysages grandioses de la chaîne himalayenne.
« C’était une belle expérience et une bonne fraternité entre nous. On s’était tous préparé aux difficultés et il était hors de question de se mettre en danger. Jean-Christophe a vraiment découvert la haute montagne et il y a mis toute son énergie. »
Pour ce deuxième voyage, Marcelin dit avoir beaucoup appris des sherpas. « J’ai mieux géré cette fois-ci en suivant leurs conseils et leur façon de faire. » Le marin, mordu d’alpinisme, n’a qu’un objectif : « Y retourner dès l’an prochain ! »
Le but de l’expédition Un oeil au sommet, outre de partager la passion de la montagne avec deux malvoyants, était humanitaire : à Katmandou, les six alpinistes ont visité l’hôpital d’enfants Ishan auquel ils ont remis la somme de 5 000 € grâce aux dons récoltés.
Vendredi 15 décembre, dans les locaux de l’institut Curie à Paris, ce sont 20 000 € qui ont été donnés par l’association pour la lutte contre le cancer de l’oeil.
A.G.
En savoir plus : https :// unoeilausommet.fr/