Le potager bio change de main
Avec une bonne soupe et un petit air d’orgue de barbarie entraîné par Samuel Perron : c’est ainsi qu’Annie et Guy Mazurier, maraîchers bio à Kergonan sur Yvias, ont fait leurs adieux au marché de Paimpol, le 19 décembre. Leurs étals de légumes variés y étaient présents depuis près de 30 ans.
Alors que Guy était préposé aux cultures et voyait les saisons passer dans les champs, Annie vendait sur trois marchés par semaine (Plouézec, Guingamp et Paimpol) avec l’aide de Brigitte Flin, salariée pour les marchés de Paimpol et Guingamp.
Annie et Guy Mazurier se sont installés en 1988 à Yvias, à l’époque où le maraîchage bio ne concernait encore que très peu de terres agricoles. « Depuis, la bio a énormément évolué sur le département, et on en est content. Il y a maintenant des organismes comme le Gab d’Armor mais à l’époque, on s’aidait entre nous par des parrainages », se souvient Guy qui, exceptionnellement, est venu faire une brève apparition derrière les étals pour marquer ce départ en retraite.
Annie et Guy ont fait du travail de leurs deux hectares de maraîchage, tout un projet de vie. « Et ça s’est plutôt pas mal goupillé, constate Guy avec le sourire. Pour nous, c’était plus un art de vivre, on n’avait pas l’esprit entrepreneurial. Mais ce qui nous fait plaisir aujourd’hui, c’est que quelqu’un reprenne notre place sur le marché et qu’il s’agit d’un ancien stagiaire. »
Les clients n’auront donc pas à changer leurs habitudes. Les étals de légumes bio gardent la même place et retrouveront Brigitte, qui sera toujours présente aux côtés d’Olivier Dohollou, maraîcher bio à Lézardrieux depuis 2015.
Olivier reprendra les marchés de Plouézec et Paimpol dès le 16 janvier. « Je livre aussi la coop bio de Paimpol et Lannion », explique-t-il.
Il réalise depuis deux ans une belle reconversion dans le maraîchage bio avec sa compagne. Il a auparavant suivi une formation en aquaculture avant de travailler quinze ans en jardinerie.
« C’est une belle histoire car on ne laisse personne dernière et ça se fait de la façon la plus sympa qui soit », conclut Guy Mazurier.