« Le chant du hamac » nous emmène au bout de nos rêves
Qu’y a-t-il au bout de notre nez ? Même pour ceux qui ne voient pas plus loin, c’est-à-dire chacun de nous à un moment ou à un autre, la réponse n’est pas évidente.
La troupe de théâtre MaCompagnie, elle, le sait. À travers son spectacle Le chant du hamac, ses trois acteurs, funambules, jongleurs de livres et de mots, acrobates et musiciens, nous embarquent à la recherche d’une île qui n’existe pas, Utopia.
Leurs pérégrinations, ponctuées de phrases de Victor Hugo, Lewis Caroll, Martin Luther King, Churchill, Tardieu et autres amoureux des mots, sont un vrai voyage dans le monde de l’ima- gination, vers nos espoirs enfouis comme nos rêves éveillés.
Des acteurs aux multiples talents
Jeanne Béziers, auteur et comédienne, Martin Mabz, compositeur et comédien, et Cédric Cartaut, technicien, musicien et comédien, ont enchanté le public du festival Pluie d’étoiles, ce mercredi soir 13 décembre.
Habitués des scènes du festival d’Avignon et des théâtres dignes de ce nom, ils se sont déplacés du sud de la France pour leur amie Anne-Sophie Conan. « Nous sommes contents d’être là. L’accueil a été formidable. L’ambiance est si cha- leureuse, c’est un moment de partage réjouissant, » déclarent-ils d’une seule voix.
La compagnie MaCompagnie est sortie du giron de la compagnie du Maquis, également présente au festival Pluie d’Étoiles (avec Baga et La chapelle Sextine). Chez les Béziers, on a le théâtre chevillé au corps de père en fille et de mère en fils.
L’utopie, pour Pierre Béziers
« Je suis créateur de pièces et comédien depuis 35 ans, » raconte le père de Jeanne. « Aujourd’hui, l’État se désengage, les compétences financières se repassent d’une communauté de communes à une autre comme une patate chaude. Les bons spectacles qui n’ont pas de salle propre ont de plus en plus de mal à trouver des lieux et des financements. Mon utopie à moi, c’est de disposer d’une petite salle à Aix-en-Provence. Pas pour m’enrichir, juste pour donner du plaisir, accueillir, faire passer quelque chose, échanger. » Comme à la salle des fêtes de Loguivy cette semaine ? « Exactement ! » Martin Mabz ajoute : « Les Bigoudènes sont formidables. C’est beau et courageux, ce qu’elles ont organisé ici. Nous avons eu beaucoup de plaisir à jouer pour elles et à passer ces dix jours ensemble. Nous reviendrons ! »