Les projets de Philippe Delsol
Philippe Delsol a retrouvé son siège de maire en octobre 2016. Sorti grand gagnant des élections municipales partielles avec près de 62 % des voix, face au maire sortant Eric Duval, il dresse un premier bilan de son retour aux manettes de la ville.
1. Vous êtes revenu aux commandes il y a seulement un an, après un épisode politique très tumultueux. Quelle était pour vous l’urgence pour Plouha. Et qu’avez vous fait ?
La première urgence était de relancer l’économie, le tourisme et l’urbanisme. Au niveau touristique, on essaie, c’est pratiquement fait, de revendre le camping de Kerjean mais aussi de relancer l’intérêt pour Bréhec, en partenariat bien sûr avec Plouézec, et de relancer les projets de l’équipe précédente sur le Palus. Et au niveau économique, l’idée est de rouvrir la 2e partie de la zone artisanale du Grand Etang (6 ha) en collaboration avec la communauté de communes. Depuis 4-5 mois, on a récupéré 5 à 6 entreprises qui s’installent sur Plouha. Je l’évoquerai à la cérémonie des voeux le 11 janvier. Parmi elles, on le sait déjà la brasserie Norde. Et on n’est pas mécontents ! Et puis la crêperie de Kermaria qui va rouvrir au mars. Il y a aussi quelques projets avec des entreprises ou commerces qui s’agrandissent. On aura aussi peut-être un projet plus ou moins touristique et artisanal, porté par la communauté de communes. Mais je ne peux en dire plus pour l’instant.
Alors plus précisément, où en est la vente du camping de Kerjean ?
On n’a plus qu’à signer chez le notaire avant la fin de l’année. On a eu plusieurs acheteurs dont deux fermes. On est content de s’en débarrasser. Quand on a récupéré les dossiers, il y avait déjà une promesse de vente. Donc, on a perdu neuf mois de procédure au tribunal administratif.
Sur le plan de l’urbanisme, où en sont les projets ?
Sur les lotissements, aujourd’hui, on n’en a pas de municipal. Il y a celui de la Corderie, avec 27 lots, qui est en train de sortir. L’habitat partagé, porté aussi par nos prédécesseurs, va sortir cette année à côté de Triskalia. Nous, on aura certainement un projet de lotissement communal mais on ne sait pas où encore. Derrière la MAS, la commune a un hectare où pourrait se faire un projet de mixité sociale pour jeunes couples et seniors. Et si ce n’est pas ce site, cela peut-être un grand lotissement de 120 ou 130 lots près des services techniques. Sur les 3,5 ha constructibles, 1,4 ha appartient à la commune. La vente permettrait de financer la construction de nouveaux services techniques, dont les bâtiments ne sont aujourd’hui plus aux normes, sur la zone artisanale en face. Et du coup, d’avoir un grand lotissement « intra muros », c’est-à-dire à l’intérieur de la déviation.
Où en est le projet de réhabilitation de Triskalia ?
On pensait démarrer en octobre. On n’a pas pu mais le projet est acté par tout le monde et va se faire. Le budget est d’un peu moins de 500 000 €, avec 40 % de subventions du département. Et beaucoup de travaux seront faits en régie municipale. Les deux priorités sont la maison des jeunes et la salle de répétition musicale que l’on espère pour la fin 2018. Et après, il y aura la ludothèque qui y déménagera en 2019 et des salles associatives. On a aussi une demande de petit club house pour les cyclos. Et dans la partie extérieure ouverte, sera aménagé un musée des vieux outils, vieux métiers pour 2019.
Vous annonciez un projet de site d’escalade et d’accrobranche au Grand Etang. Où en est le dossier ?
C’est en réflexion. Plusieurs sites sont possibles : si c’est un projet de 1 000 m2, cela peut être au Grand Etang pour rester près du centre-ville, sinon cela peut-être partout. On reçoit normalement une entreprise avec ses investisseurs courant janvier. Il pourrait être fait en 2018.
L’ancien maire évincé en cours de mandat, Eric Duval, est aujourd’hui dans les rangs de l’opposition. Comment ça se passe ?
Il est égal à lui-même. On n’a pas la même notion de la gestion communale. Il est dans un autre monde. Son seul et unique objectif est que la commune dépense le moins possible d’argent. Je vous donne deux exemples parmi tant d’autres : pour gagner 7 000 € par an, il n’a pas fait de contrôles de l’état des plages et le d’eau pendant trois ans ; la même chose sur les bâtiments publics pour lesquels il a arrêté tous les contrats d’entretien. Quand on est arrivé, le préfet nous a dit on ferme les bâtiments publics car il n’y a plus de contrats d’entretien… Sa philosophie, c’est l’économie pour l’économie, en réduisant les effectifs. Or si on n’a plus suffisamment d’agents communaux sur une commune atypique comme la nôtre, de par sa taille, ses plages, ses routes, on ne pourrait pas. Alors, c’est sûr, ne rien faire est une solution. Ce n’est pas la nôtre. Nous, on croit au service public et au service à la population.
Plouha, au cadre naturel sublime, est parfois qualifiée de « belle endormie », cultivant un peu l’entre-soi. Qu’en dites-vous ?
On a été agréablement surpris par un récent rapport qui stipule que, en 10 ans, Plouha a gagné 10 % de salariés. On est les seuls. Si la commune n’a pas de grosses entreprises, elle est riche d’un tissu de 230 commerçants et artisans. Et puis, je dirais pour vivre tranquille, vivons un peu cachés. On est très jalousé…
Et puis sur l’entre-soi, on n’a presque pas le choix. Plouha est au bout du bout de tout, en fin des zones d’attractivité de SaintBrieuc, Guingamp et Paimpol. Et de l’autre côté, on est coincé par la mer. On ne passe pas à Plouha, on y vient. C’est d’ailleurs pour ça que l’on a fait ce jumelage avec Plouézec car on a beaucoup de points communs avec elle.
Plouha, seule commune côtière, est-elle à son aise dans le nouvel ensemble intercommunal Leff Armor ?
On est plus à l’aise dans Leff Armor communauté que dans l’ancienne Lanvollon-Plouha. Plouha est une commune rurale et revendique sa ruralité et le nouveau fonctionnement nous convient mieux avec davantage de proximité et de services publics à la population. Avant, on était de loin la grosse commune, ce qui impliquait que la solidarité allait toujours dans le même sens, de la plus grosse vers les plus petites, jamais dans l’autre sens. Et aujourd’hui, avec notre président et son nouveau premier vice-président, c’est plus facile et on a l’impression d’être respecté. Le binôme Philippe Le Goux - René Guillou nous va très bien.
La tendance est aux fusions de communes. On entend parler d’un rapprochement entre Plouha et Plouézec, qui se partage le village de Bréhec. Qu’en dites-vous ?
Plouha n’a jamais utilisé le mot de fusion et ne l’utilise pas pour l’instant. Si fusion il doit y avoir, ce sera suite à un référendum populaire, donc le choix des citoyens plouhatins. Et on prendra l’aide du sous-préfet pour être dans les clous administratifs. Et puis, est-ce que ce serait uniquement Plouha-Plouézec ? Il y en a d’autres qui pourraient être prêts à suivre… Ce ne serait pas un nouveau territoire mais un nouveau projet. Et puis, on va voir ce que nous réserve la loi Notre, si elle nous oblige ou non à évoluer. A Plouha, on est ouvert à tout dans l’intérêt des citoyens mais avec leur accord. Il ne faudrait pas que l’on nous dise qu’il y a un déni de démocratie.