La politique sociale en débat
Lors du conseil du jeudi 14 décembre, le conseil municipal avait voté à l’unanimité le contrat de projet du pôle d’animations socio-culturelles Le ChatÔ (nouveau nom du centre social).
Il s’agit d’un accord avec la CAF sur les objectifs et actions dans le domaine social pour les quatre ans à venir.
Toutefois, en l’absence de la conseillère Fanny Chappé, retenue par une session du Conseil régional, le maire avait annoncé que le débat sur la question aurait lieu lors du conseil du 21 décembre.
Diagnostic de territoire
Ce contrat de projet s’appuie sur un diagnostic de territoire mené par l’équipe du ChatÔ dirigée par Serge Chalony, directeur du centre social, en coordination avec les élus référents.
Cette démarche vise à pointer les carences et les dysfonctionnements du territoire afin de proposer les solutions adaptées.
200 personnes interrogées
Ce diagnostic fait suite, notamment, à un questionnaire proposé à 200 personnes : personnel municipal, membres du monde associatif ou citoyens paimpolais.
Fanny Chappé a souligné le travail de grande qualité et de transparence qui a été mené. Elle souligne le bilan dressé et notamment les situations de grande précarité, matérielle et morale, qui touche une partie significative de la population.
« Il y a, à 50 mètres de part et d’autre de la mairie, des logements qui sont insalubres » a rappelé le maire.
Les réserves de Fanny Chappé portent toutefois sur certaines suggestions, notamment la possibilité qu’ont les plus démunis de se rapprocher non seulement des instances sociales mais aussi des instances de représentation comme les conseils de quartier. Des lieux dont ils ignorent souvent l’existence.
« Est-ce que ces publics très fragilisés savent que les conseils de quartier existent ? Il faut aller vers eux ».
Désaccord
Par ailleurs, l’élue estime que la priorité réside dans la prévention. Elle propose ainsi d’augmenter le temps de travail dédié à la prévention par les services du centre social. Et pose une question plus large : « a-t-on les outils, les moyens budgétaires pour répondre à ces objectifs ? ».
Kevin Cadic, a rappelé que le budget du CLSPDR était passé de 7 000 à 20 000 € en quelques années.
La majorité municipale partage l’avis de Fanny Chappé sur la prévention et la nécessité d’aller à la rencontre des publics défavorisés. Mais un point d’achoppement subsiste sur la manière d’interpréter le diagnostic.
Enclavement, vieillissement de la population, absence de mixité sociale dans le centreville, absence de porosité entre les quartiers et le centre, défiance envers l’agglomération GP3A font partie des remarques qui ont été émises dans le document.
« Des constats que l’opposition fait aussi depuis longtemps » ont souligné Fanny Chappé et Pierre Morvan.
« Vous faites une lecture pernicieuse de ce diagnostic, tout le sens de l’action publique est de rassurer le public et non de dire qu’il a raison, ce qui est intéressant c’est l’étape d’après » s’est insurgé le maire, Jean-Yves de Chaisemartin.
« C’est toute la différence qu’il y a entre nos interprétations » a regretté Fanny Chappé.