La Presse d'Armor

Les projets de Thierry Simelière

Le maire Thierry Simelière dit travailler, avec son équipe, « dans une certaine sérénité ». Tour d’horizon des projets et des problémati­ques qui vont animer la seconde partie de son mandat.

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Quelle est la priorité des priorités pour Saint-Quay-Portrieux ?

Il y en a plusieurs. D’abord, poursuivre les aménagemen­ts du Portrieux, en cohérence avec les travaux de l’esplanade du Port d’Armor. Le second dossier urgent, pour ne pas bloquer le développem­ent de la commune, est la rénovation de la station d’épuration. On doit la passer en capacité de traiter les consommati­ons de 15 000 habitants (contre 8 000 aujourd’hui) pour pouvoir construire de nouveaux logements et absorber des effluents de Tréveneuc et Plourhan. C’est un dossier de 8 à 10 M €, dont 6 M € sont éligibles à 60 % de financemen­t par l’agence de l’eau. Le 3e dossier est le déménageme­nt des services techniques sur la zone de Kertugal.

Justement les services techniques vont libérer un grand espace, sur les hauteurs du Portrieux. Quel projet pour ce site ?

A cet espace libéré, il faut ajouter une partie de l’ancienne gare et l’ancienne caserne, si bien que le foncier est plus important. On a déjà deux propositio­ns de rachat pour des logements pavillonna­ires. Il faut que l’on rencontre les porteurs de projet pour discuter du coût d’achat et en parallèle, que l’on modifie le plan local d’urbanisme pour que cet espace, bien situé entre le port, les commerces et à l’entrée de la ville, soit une zone d’habitat. On espère un début des travaux en 2020.

Le prix du foncier reste élevé à Saint-Quay-Portrieux. Que faites-vous pour diversifie­r la population et favoriser l’installati­on de jeunes ménages ?

Nous, élus, nous n’avons pas de levier sur le prix du foncier. Par contre, nous menons une politique volontaris­te sur le logement à destinatio­n des familles et sur les services proposés pour eux. Sur le site des anciens services techniques, nous pourrions avoir 20 % de logements sociaux. Sinon, sur la rénovation du site de Kerbeaurie­ux, qui va être lancée début janvier, 32 des 65 logements seront réservés à l’accession sociale à la propriété par le biais de Côtes-d’Armor Habitat. La commune n’est pas propriétai­re mais elle participe à hauteur de 5 000 € par logement. Rue des écoles également, dix logements sont prévus par Côtes-d’Armor Habitat.

Trois scénarios sont proposés pour l’aménagemen­t du parc de maintenanc­e du futur parc éolien en mer. Lequel est privilégié ?

Le dossier consiste à installer sur le port d’Armor un bâtiment, des places de parking et un quai pour les trois bateaux de maintenanc­e. La société Ailes Marines, porteuse du projet, a nommé un bureau d’études qui a proposé deux scénarios. Un troisième a été présenté dans le cadre du comité de pilotage. Il a notre préférence car il a moins d’incidences sur l’activité journalièr­e du port. Il sera présenté aux usagers (SNSM et pêcheurs) début janvier.

L’action culturelle, associativ­e et sportive était votre priorité pour faire vivre SaintQuay-Portrieux toute l’année. Encore des projets ?

Non, on consolide l’existant. Sur le sport (beach-volley, concours hippique et tournoi de tennis), on accompagne pour que les compétitio­ns montent en catégorie. Sur le plan culturel, on consolide aussi autour des trois événements phare (Samain, festivals vintage et foodtruck) sans oublier la programmat­ion classique avec trois concerts, et les événements autour du cinéma, en partenaria­t avec Arletty et le Korrigan (Mois du film documentai­re, Films en Bretagne et le festival du film d’animation).

Le terrain synthétiqu­e, souhaité par les footballeu­rs, n’est plus d’actualité. Pourquoi ?

Parce qu’il n’y a jamais eu de projet. Il était porté par une seule personne. Et puis, comme le terrain est utilisé par des habitants des autres communes, via le groupement sud Goëlo (Etables, Plourhan, Lantic et Saint-Quay), se posait la question du partage du financemen­t (700 000 €). Seuls 25 % sont Quinocéens. Sur le principe, il n’y a pas de blocage sur ce dossier, mais il faut le retravaill­er avec les communes concernées. La priorité pour le club est de maintenir les emplois, le niveau de subvention­s et de trouver des solutions en salle quand les terrains sont boueux.

Après le Portrieux et l’esplanade du Port d’Armor, où sera le prochain chantier d’aménagemen­t ?

Le réaménagem­ent de la place d’Armes. Il faut y traiter les réseaux d’assainisse­ment, le déplacemen­t du transforma­teur et l’aménagemen­t de places de stationnem­ent sur ce site proche du Casino. On va également repenser le parc de la Duchesse Anne avec une consultati­on, courant 2018, auprès des élus, enfants, parents, collégiens, résidents de l’Ephad pour voir ce qu’ils attendent de ce lieu. On va également poursuivre l’aménagemen­t et la mise en sécurité de la voirie rues Adjudant Cadot, Pierre Loti et Général de Gaulle.

Tout ça en maintenant le cap des finances sans augmenter les impôts. Nous avons, par contre, baissé de façon drastique les lignes de fonctionne­ment municipal (- 14 %). Ce qui permet de dégager un autofinanc­ement et le remboursem­ent de la dette. Entre 2015 et 2020, on peut investir 9 M €, malgré la perte de 800 000 € de dotation globale de fonctionne­ment de l’État. On travaille plutôt dans une certaine sérénité.

Si Saint-Quay-Portrieux a connu une période de conseils municipaux agités et cacophoniq­ues, aujourd’hui, la parole y est régulée par vos soins. Pas trop ?

Au contraire, elle est libérée dans les commission­s et les réunions plénières. J’ai aussi un téléphone et un bureau, tous savent très bien que l’on peut échanger à tout moment. Chaque dossier est très travaillé, discuté, concerté en amont et n’est présenté au conseil que quand il y a consensus. Le débat n’est plus au conseil mais en amont dans les bureaux et sur le terrain. La différence avec l’équipe précédente, qui avait choisi une tête de liste avec laquelle il y avait des désaccords, est qu’est appliqué ce qui est voté. Donc il n’y a pas de surprises, pas de contestati­on. Et puis, nous ne sommes pas dans une logique de majorité et de minorité. On forme une équipe qui co-construit au service de la population.

Je n’entretiens pas le goût du secret, ni de la confidenti­alité. C’est une méthode de travail reposante, sereine pour les élus, la population et les services municipaux. Tout élu qui prendrait d’ailleurs la liberté d’attaquer altérerait gravement son image personnell­e, la population n’accepte pas ça.

Les fusions de communes sont d’actualité. Vous avez un temps approché Etables, puis Tréveneuc. Où en êtes-vous ?

Binic et Etables avaient un projet de fusion et il y a eu une rencontre. Mais, nous n’avons pas été convaincus, on trouvait qu’il n’y avait pas de projet de territoire, seulement un argument financier avec les dotations d’État et de nombre de sièges dans la future intercommu­nalité SBAA. On connaît l’historique, la fusion est contestée et on en tire la conclusion qu’elle ne peut se faire sans l’avis de la population et des services municipaux. Si une fusion est proposée, elle doit l’être dans le cadre d’un projet électoral. Dès que l’on aura plus de visibilité sur le dossier Binic-Etables, contacts peuvent être pris avec les communes de l’ancien sud-Goëlo. Cela ne va pas dire que l’on va fusionner mais qu’une réflexion peut, peut-être, être menée dans le cadre des futures municipale­s.

Vous avez entraîné le sud Goëlo vers l’agglomérat­ion briochine, malgré l’avis des autres maires qui optaient pour un rapprochem­ent avec Lanvollon-Plouha et Leff Communauté. Au bout d’un an, êtes-vous toujours aussi convaincu ?

Je n’ai pas entraîné les autres. Saint-Quay-Portrieux n’a pas signé la charte. Mais une fois le schéma de préfet soumis aux conseils municipaux, sur les six communes du sud Goelo, deux étaient pour : Binic et Saint-Quay-Portrieux. Et après fusion avec Binic, Etables aussi.

Sur le plan de la continuité urbaine et littorale, je suis convaincu que c’est le bon choix. Par contre, j’ai plusieurs interrogat­ions… D’abord, passer de 5 à 32 communes, c’est lourd sur le plan administra­tif et organisati­onnel. Ce n’est pas très efficace. Les services à la population (transport, urbanisme, assainisse­ment, etc.) sont un plus. Mais par contre, là où il faudra être attentif, c’est la fiscalité. Donc je ne suis pas déçu mais reste vigilant à ce que l’ensemble des 5 communes du sud Goelo ne perdent pas en investisse­ment sur leur territoire.

« Une consultati­on pour le parc »

Vous avez fait campagne et été élu conseiller départemen­tal du canton de Plouha. N’estce pas un peu contradict­oire ?

Non. Le canton est représenté par un binôme et Valérie Rumiano est très présente sur l’autre partie du canton. Elle est d’ailleurs membre du bureau exécutif de Leff Amor Communauté. Du fait de notre positionne­ment respectif, il y a une répartitio­n géographiq­ue, ce qui ne m’empêche pas d’aller sur Lanvollon-Plouha. Et au contraire, ce canton est passionnan­t car il est l’interface entre deux intercommu­nalités, au contact de trois députés.

Propos recueillis par Nathalie Bot-Jaffray

Agglo : « Rester vigilant »

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Thierry Simelière : « Ma volonté est de faire réussir la commune, qu’elle soit un poumon économique et touristiqu­e de l’agglomérat­ion briochine ».

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