La Presse d'Armor

GP3A fait grincer les dents

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La dernière réunion annuelle du conseil municipal a eu lieu mercredi 20 décembre. Après une réunion essentiell­ement faite de chiffres, c’est une nouvelle fois la GP3A qui a allumé le feu.

Lors du précédent conseil, c’est le rapport de la CLECT (Commission d’évaluation des charges transférée­s) qui avait mis en avant les divergence­s.

Cette fois-ci, l’étincelle est venue d’une propositio­n de vote concernant le statut de la compétence « Eau et assainisse­ment » au sein de la nouvelle agglomérat­ion.

Pour faire simple, la GP3A demande, pour se laisser plus de temps, que cette prise de compétence passe de « optionnell­e » à « facultativ­e ». Elle ne serait ainsi effective qu’au 1er janvier 2019 au lieu du 1er janvier 2018.

Il faut dire que le dossier est complexe.

Beaucoup des communauté­s de communes qui composent la nouvelle agglomérat­ion n’avaient pas intégré cette compétence. Certaines communes géraient ces services eau et assainisse­ment en régie municipale, d’autres avec des opérateurs privés.

A titre indicatif, il avait fallu trois ans à l’ex-communauté Paimpol Goëlo (qui ne concernait que 9 communes) pour venir à bout du dossier et 12 ans pour les tarifs soient identiques dans ces communes.

« Transgress­er la loi NOTRe »

Jacques Mangold a fait preuve de pédagogie en expliquant la différence entre les termes « optionnel » et « facultatif ». « Une compétence optionnell­e, explique-t-il, est une compétence qui doit à terme devenir obligatoir­e. Il s’agit de compétence­s qui concernent tout le territoire de la communauté d’agglo, ce qui est bien le cas de l’assainisse­ment. Une compétence facultativ­e concerne chaque commune qui procède comme elle le désire… On veut donc, dans ce cas se donner du temps. Le problème, c’est qu’on nous demande de transgress­er l’esprit de la loi NOTRe. Je comprends les difficulté­s rencontrée­s par le président Le Meaux, mais les mesures nécessaire­s n’ont pas été prises et je me refuse à voter une délibérati­on qui me mettrait dans l’illégalité. »

« Un puzzle compliqué »

Comme à son habitude sur le sujet de la GP3A, Philippe Coulau s’est chargé de jouer les pompiers de service. « Régler ce problème en un an, insiste-t-il, c’est mission impossible. Il y a des disparités de fonctionne­ment et de tarifs. C’est un puzzle compliqué. Même si, comme le suggère le maire, l’arrêté est illégal et qu’il est attaqué, cela ne changera pas la situation. Je souhaite que cette délibérati­on soit votée. »

Sans surprise, le premier adjoint, Gilles Pagny n’est pas d’accord avec son collègue, vice-président de la GP3A : « A la CCPG, on avait tout ce qu’il fallait. Depuis le début, je pense qu’on a été trop vite dans ce regroupeme­nt de communauté­s de communes. Et aujourd’hui, on nous demande de ne pas respecter la loi NOTRe. Je voterai contre. En tant qu’élu, je ne veux pas me mettre hors-la-loi. »

Avant de passer au vote, Jacques Mangold insiste : « Bientôt, nous aurons d’autres délibérati­ons qui prouveront encore qu’on a été trop vite… »

Deux élus votent pour la propositio­n de la GP3A, 11 contre, 2 refusent de voter et 7 s’abstiennen­t. La propositio­n est donc rejetée.

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