La Presse d'Armor

Les Goristes quittent la scène après 25 ans de rigolade

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La nouvelle est tombée sous la forme d’un communiqué sur le compte Facebook du groupe. L’histoire des Goristes a pris fin et déjà le public, brestois ou pas, se sent orphelin. Ils étaient des fidèles du Festival du chant de marin.

« Après 25 ans de chansons et de rigolade, 10 albums et un « Brest Of », les Goristes (lire Gorisss) vous remercient de les avoir accueillis, vus, revus et soutenus, d’avoir participé pendant les concerts à de nombreuses danses locales (Un souvenir ému pour le Sirtacuit ou le Rentre à Bloc), d’avoir beaucoup ri et parfois pleuré avec eux… »

Pour en avoir le coeur net, nous avons joint Christian Desnos, dit le Chétif, afin d’avoir quelques explicatio­ns sur cette désertion en rase-campagne.

26 ans de tournée

« C’est vrai, déclare celui qui par ailleurs, est un membre éminent de Cabestan, nous avons donné notre avantderni­er spectacle à Paimpol lors du Festival. Cela faisait quand même 26 ans qu’on tournait. »

Ce n’est pas vraiment la lassitude qui l’a emporté, plutôt un souci de renouvelle­ment. « Keltia Music, notre maison de disques, a fermé il y a 4 ans et on n’avait pas sorti de nouvel album depuis. En plus, Blet (Jacquie Thomas) et Gné (Patrick Audouin) -deux des Goristes- ont fermé le studio d’enregistre­ment Amadeus. Tous cela a contribué à une décision pas forcément facile ».

Pendant 26 ans, les Goristes ont fait visiter Brest à leurs spectateur­s. Le Brest d’aujourd’hui et celui d’hier. Ils ont dénoncé pêlemêle les « fayots », coupables de voler la Penfeld aux Brestois, et les politiques de tous bords. Ils ont salué avec affection les ouvriers de « l’Arsouille » (l’Arsenal) et les margats, se sont souvenus du Bagne de Brest, de la bière de Kérinou et même du fameux « coup de boule de Kersuscun ».

Ils ont tracé la carte de Brest de la chanson, de Recouvranc­e au Port de Co’, de Lambé au Pilier Rouge (lire « rouch’ ») et même parfois jusqu’à Pont-Cabioch.

Ils ont encore donné ses lettres de noblesse au parler brestois où « on bouffe deux syllabes sur trois ».

« Les raideurs se déplacent… »

Bref, ils ont marqué la Cité du Ponant du poids d’un répertoire qui compte tout de même plus de 150 chansons. « On n’était pas tous d’accord pour arrêter, reprend le Chétif. Ty Bouill (Jacky Bouillol) aurait voulu mourir sur scène. Mais bon, comme le dit notre pote Patrick Ewen, l’âge est là et les raideurs se déplacent. Les plus jeunes des Goristes, Gobi (Henry Girou) et moi avons tout de même 64 ans… On avait dit qu’on arrêterait quand l’un de nous serait mort. Finalement, on a préféré ne pas attendre… »

Alors, les Goristes, c’est fini ? Christian Desnos laisse tout de même une petite porte ouverte à une éventuelle reformatio­n du groupe : « On pourrait, confiet-il, se reformer pour une circonstan­ce exceptionn­elle. Par exemple, pour les 30 ans du festival du Chant de Marins 2019 où on a chanté à chaque fois depuis 1997. Ou alors s’il y a une pétition. A partir de 10 signatures, on réfléchira… »

F.C.

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Les Goristes lors du Festival de Paimpol 2015, ils y chantent depuis 1997.

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