La Presse d'Armor

René Le Dily, attaché au lierre

- Alice Hulot, correspond­ante Les créations de René sont en vente chez Ty Hom’Art, 30, rue de l’Église à Paimpol, et 26, rue Joffre à Binic. Tél. : 06 70 53 34 87 ; sculptures­urlierre.e-monsite.com

C’est en venant s’installer à Ploubazlan­ec, il y a quatre ans, que René Le Dily a fait une drôle de rencontre. En voulant retirer un arbre mort de son jardin, il coupe et arrache le lierre qui en couvre le tronc.

René Le Dily était entreprene­ur à Gourin, patron d’une équipe d’une trentaine d’ouvriers dans le bâtiment. À cette époque-là, il n’avait pas le temps de s’intéresser à la sculpture, même s’il faisait un peu de peinture pour son plaisir. Quand, enfin, l’heure de sa seconde vie a sonné, il achète une maison sur la commune de Ploubazlan­ec et y emménage avec Guillemett­e, son épouse.

Chacun imagine…

« Il y avait cet arbre mort, au fond du jardin. Je voulais m’en débarrasse­r. Quand j’ai retiré le lierre, les branches enchevêtré­es m’ont tout de suite évoqué quelque chose d’harmonieux, qui méritait d’être mis en valeur plutôt qu’au feu. » Depuis, René consacre son temps à choisir les branchages qui lui parlent, pour les bichonner jusqu’à obtenir un objet décoratif digne d’être exposé ou vendu.

Il commence par en arracher l’écorce tant qu’il est encore plein de sève. Puis, après l’avoir laissé sécher quelques jours, il s’installe dans son garage transformé en atelier et ponce, gratte, frotte, nettoie pendant des heures.

La forme blanche tirée de sa sombre enveloppe sera ensuite vernie, teintée ou laissée brute, selon l’effet souhaité. « Chaque sculpture est en un seul morceau. Les branches sont soudées entre elles naturellem­ent. Je n’interviens que très rarement sur les formes. Je préfère jouer avec les teintes pour visualiser des personnage­s ou des animaux. Mais la plupart du temps, je donne une couleur unie et chacun peut imaginer ce qu’il veut. »

Une nature généreuse

« Le lierre, ce n’est pas ce qui manque, par ici » s’amuse René. Quand il n’est pas dans son atelier, il court la campagne à bord de sa voiture de chantier. Armé d’une scie et d’une besace contenant quelques outils, il récupère des morceaux de cette plante un peu partout, en forêt, sur les bords des chemins, à la déchetteri­e végétale.

« Je ne compte pas »

Montrant un grand panneau noir verni décorant son salon, il raconte : « Il vient du mur du cimetière de Ploubazlan­ec. Les agents municipaux étaient en train de tout enlever. Quand ils m’ont vu fouiller dans leurs débris, ils m’ont conseillé d’aller aux services techniques, où ils avaient déjà déposé le plus gros. » Une aubaine pour notre artiste. « Je vais aussi sur les brocantes, où j’achète des lampes pas chères. Je récupère le matériel électrique et je l’habille avec mon lierre. »

René monte ses créations sur du bois ou, plus souvent, sur des morceaux d’ardoises brutes. « Je vais les chercher dans le secteur de Gourin, je connais les endroits. »

Quand on demande à René combien de temps il lui faut pour réaliser une de ses sculptures, il hausse les sourcils. « Du temps ? Travailler le lierre est une passion, alors, je ne compte pas…»

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René Le Dily dans son atelier (en haut à droite). Les danseurs de gavotte sont terminés (en bas à droite). Ils iront rejoindre les autres créations de René chez Ty Hom’Art, à Paimpol (à gauche) ou à Binic.

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