La Presse d'Armor

Plourhan : Loïc Raoult veut repenser le bourg

Réaménager et sécuriser le coeur du bourg. C’est l’un des enjeux du maire Loïc Raoult pour la seconde partie de son mandat. Avec son équipe, il entend renforcer l’attractivi­té de Plourhan.

- Propos recueillis par Nathalie Bot-Jaffray

Quel premier bilan, dans les grandes lignes, de la première moitié du mandat ?

C’est mon 3e mandat en tant que maire avec un renouvelle­ment d’équipe important mais toujours dans une même dynamique de développem­ent. Plourhan doit être en capacité d’accueillir de nouvelles population­s, mais sans vouloir grossir pour grossir, et au risque sinon de perdre au passage son âme. L’idée est de maintenir un niveau de population pour faire vivre la commune à travers ses équipement­s, ses commerces, ses écoles, ses associatio­ns, etc.

Des étudiants en architectu­re ont planché sur le devenir de la salle Franche, et plus globalemen­t sur l’attractivi­té du bourg. Allez-vous donner suite à leurs préconisat­ions ?

On avait pour projet de rénover la traversée du bourg. Puis, on a eu cette opportunit­é de travailler avec ces étudiants de l’école d’architectu­re de Rennes, prenant Plourhan comme cadre de réflexion sur le développem­ent des communes rurales. Ça a été un vrai bon moment d’échange et de concertati­on, qui nous a ouvert des perspectiv­es. Dans notre réflexion, on dépasse aujourd’hui la simple problémati­que routière mais on pense à un aménagemen­t global du bourg pour faire, certes, un lieu de circulatio­n apaisé et sécurisé mais aussi un espace de vie autour des commerces, équipement­s, festivités, etc., du parc jusqu’à la place de la Victoire et même au-delà. Juste derrière la rangée commerçant­e, il y a une ferme de 4 lots, en deux phases hectares, dont l’agriculteu­r va partir à la retraite. Cet espace permettrai­t de renforcer l’urbanisati­on au coeur du bourg, sans empiéter sur les terres agricoles ailleurs.

Tout cas nous amène à différer l’aménagemen­t de la partie centrale pour pousser la réflexion, en concertati­on avec la population. Mais en même temps, on a besoin de répondre à l’aménagemen­t attendu des trois entrées de bourg en venant de Binic, Saint-Quay, Lantic. Les études sont lancées, les travaux débuteront courant 2018.

L’attrait pour la commune, au foncier moins cher que sur la côte, est croissant. Que faites-vous pour éviter que Plourhan ne devienne une commune dortoir ?

Plourhan doit être attractive à travers son monde associatif, que l’on soutient, mais également par un tissu commercial à la hauteur des besoins essentiels. L’enjeu pour Plourhan, avec une offre commercial­e abondante à ses portes, est d’être capable de maintenir un tissu commercial de proximité et de qualité. Avec le boucher-traiteur, la boulangeri­e, le café-restaurant, le tabacpress­e, la crêperie, le salon de coiffure qui vient d’être repris, etc., on peut dire qu’on l’a et on est attentif à ses besoins. On vient de vendre l’ancien bâtiment de la Poste à la propriétai­re du tabac-presse, à l’étroit dans ses locaux. Et on est attentif aux besoins du développem­ent de la boucherie-charcuteri­e qui souhaite s’agrandir.

« En concertati­on avec la population » « Une salle hybride en réflexion »

Le lotissemen­t communal du Clos du Champ de foire vient d’être lancé, avec 39 lots, en deux phases. Comment se passe la commercial­isation ?

On a repris ce projet après deux promoteurs qui ne sont pas allés à terme car le prix de sortie était trop élevé. La commune, elle, n’est pas dans un objectif de rentabilit­é mais doit juste faire une opération équilibrée. Du coup, les lots sont moins chers à 65 € le m². Les travaux démarrent le 29 janvier pour la première phase de 20 lots. On en a déjà vendu 10. Et d’autres ventes vont probableme­nt suivre car tant que nous n’avions pas fixé la date de livraison des terrains, en mai, il était difficile pour les gens de caler leurs projets.

En 2014, vous annonciez que Plourhan était suffisamme­nt pourvue en équipement­s, à l’exception d’un terrain multisport et d’un aménagemen­t des allées de boules. C’est fait… Est-ce à dire que plus rien ne sortira de terre d’ici 2020 ?

On a aussi fait une rénovation complète de la salle des fêtes (150 000 €) - ce n’était pas prévu - et entamé le programme de réfection de l’école publique pour qu’elle soit, dans son ensemble, rénovée d’ici trois ans maximum.

Une réflexion sera lancée en fin de mandat sur la réalisatio­n d’une salle hybride, mi-salle des fêtes, mi-salle des sports, avec un espace extérieur couvert permettant à nos écoles et associatio­ns de faire des activités à l’abri. Dans cette optique, on poursuit la réflexion autour de la salle Franche mais, vraisembla­blement, il ne serait pas raisonnabl­e économique­ment de la rénover, vu la vétusté du bâtiment. On s’achemine plus vers sa démolition. La réalisatio­n d’une nouvelle salle sera fonction des capacités financière­s de la commune, car entre-temps, il nous faut réaménager les trois entrées de bourg qui mobilise un budget de 700 000 € (avant subvention­s). On va répondre au 2e appel à projet de la région sur le projet global d’aménagemen­t du bourg avec sécurisati­on, et aménagemen­t dans la continuité, du parc, de la place et de l’espace agricole.

Vous annonciez en 2014 le raccordeme­nt de tous les foyers au très haut débit. Où en est-on ?

Cette annonce faisait suite au travail mené par les collectivi­tés locales sur le plan Bretagne Très haut débit. La priorité a été donnée aux communes les moins desservies. Lantic et Tréveneuc ont été retenues pour la première phase (2018-2019). Plourhan pour la deuxième (2018-2022), en espérant que l’on soit au plus tôt dans cette seconde phase.

Plourhan est en passe d’abandonner les Temps d’activités périscolai­res à la rentrée prochaine. Pourquoi ?

Suite à l’annonce d’une possibilit­é de retour à la semaine de 4 jours, on a fait le choix de la concertati­on avec un sondage auprès des parents d’élèves des deux écoles. Le souhait majoritair­e est un retour à la semaine de 4 jours. Le conseil municipal se prononcera, lui, fin janvier et il me semble difficile d’aller contre l’avis général. Même si, personnell­ement, je trouve que le rythme à 4,5 jours, quand on place l’intérêt de l’enfant au coeur du dispositif, était sûrement le meilleur choix.

En 2014, vous étiez maire, conseiller général, président de la communauté de communes et président du syndicat mixte du Port d’Amor. Vous avez perdu deux de ces mandats, comment l’avezvous vécu ?

L’année 2014 a bien démarré avec ma réélection à la mairie. Puis, j’ai perdu mon mandat de conseiller départemen­tal, ça a été forcément une déception. Je ne l’ai pas pris comme une défaite personnell­e. J’étais très impliqué et j’aimais ce que je faisais, c’est une belle collectivi­té. Après, il me restait deux mandats, maire et président de Sud Goëlo. Mais avec la loi Notre, il a fallu repenser l’organisati­on du territoire. Tous ces changement­s ont été, au départ, un peu compliqués. J’ai repris un temps partiel à hôpital, en tant que préparateu­r en pharmarcie. Aujourd’hui, tout est digéré, j’ai pris du recul et je suis très investi dans mes fonctions.

À Sud-Goëlo, vous étiez un président de proximité. Et aujourd’hui ?

Je suis vice-président en charge des sports et j’essaie de rester un vice-président de proximité dans le cadre de mes fonctions. Il est, par contre, plus compliqué d’être l’interlocut­eur pour l’ensemble des politiques menées par l’agglo.

Arrivez-vous à faire exister et peser Plourhan dans la nouvelle agglomérat­ion ?

Être membre de l’exécutif me permet d’être au fait des dossiers et de continuer à porter notre avis sur le choix. Il est vrai, qu’aujourd’hui, nous sommes 32 communes, contre six avant, mais les instances mises en places, la conférence des maires notamment, permettent à chacun de faire entendre sa voix.

« Ma préférence : une commune à six »

La tendance est aux fusions de communes. Plourhan a-telle déjà réfléchi à cette éventualit­é ? Si oui, avec qui ?

Aujourd’hui, la question n’a pas fait l’objet d’un débat au conseil. On a plein de voisins (Plouha, Tréveneuc, Lantic, Pléguien, Saint-Quay-Portrieux, Binic-Etables-sur-Mer), tout est ouvert…

La coopératio­n, c’est bien, mais y’a-t-il une vraie valeur ajoutée à fusionner ? Si on avait eu le temps, l’échelle pertinente était le sud Goëlo pour faire une seule commune à 15 000 habitants, avec ses six grands quartiers où chacun pouvait garder son identité. Si cette question devient un débat pour la campagne municipale de 2020, c’est cet axe-là qui aura ma préférence.

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Loïc Raoult, maire de Plourhan.

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