Plourhan : Loïc Raoult veut repenser le bourg
Réaménager et sécuriser le coeur du bourg. C’est l’un des enjeux du maire Loïc Raoult pour la seconde partie de son mandat. Avec son équipe, il entend renforcer l’attractivité de Plourhan.
Quel premier bilan, dans les grandes lignes, de la première moitié du mandat ?
C’est mon 3e mandat en tant que maire avec un renouvellement d’équipe important mais toujours dans une même dynamique de développement. Plourhan doit être en capacité d’accueillir de nouvelles populations, mais sans vouloir grossir pour grossir, et au risque sinon de perdre au passage son âme. L’idée est de maintenir un niveau de population pour faire vivre la commune à travers ses équipements, ses commerces, ses écoles, ses associations, etc.
Des étudiants en architecture ont planché sur le devenir de la salle Franche, et plus globalement sur l’attractivité du bourg. Allez-vous donner suite à leurs préconisations ?
On avait pour projet de rénover la traversée du bourg. Puis, on a eu cette opportunité de travailler avec ces étudiants de l’école d’architecture de Rennes, prenant Plourhan comme cadre de réflexion sur le développement des communes rurales. Ça a été un vrai bon moment d’échange et de concertation, qui nous a ouvert des perspectives. Dans notre réflexion, on dépasse aujourd’hui la simple problématique routière mais on pense à un aménagement global du bourg pour faire, certes, un lieu de circulation apaisé et sécurisé mais aussi un espace de vie autour des commerces, équipements, festivités, etc., du parc jusqu’à la place de la Victoire et même au-delà. Juste derrière la rangée commerçante, il y a une ferme de 4 lots, en deux phases hectares, dont l’agriculteur va partir à la retraite. Cet espace permettrait de renforcer l’urbanisation au coeur du bourg, sans empiéter sur les terres agricoles ailleurs.
Tout cas nous amène à différer l’aménagement de la partie centrale pour pousser la réflexion, en concertation avec la population. Mais en même temps, on a besoin de répondre à l’aménagement attendu des trois entrées de bourg en venant de Binic, Saint-Quay, Lantic. Les études sont lancées, les travaux débuteront courant 2018.
L’attrait pour la commune, au foncier moins cher que sur la côte, est croissant. Que faites-vous pour éviter que Plourhan ne devienne une commune dortoir ?
Plourhan doit être attractive à travers son monde associatif, que l’on soutient, mais également par un tissu commercial à la hauteur des besoins essentiels. L’enjeu pour Plourhan, avec une offre commerciale abondante à ses portes, est d’être capable de maintenir un tissu commercial de proximité et de qualité. Avec le boucher-traiteur, la boulangerie, le café-restaurant, le tabacpresse, la crêperie, le salon de coiffure qui vient d’être repris, etc., on peut dire qu’on l’a et on est attentif à ses besoins. On vient de vendre l’ancien bâtiment de la Poste à la propriétaire du tabac-presse, à l’étroit dans ses locaux. Et on est attentif aux besoins du développement de la boucherie-charcuterie qui souhaite s’agrandir.
« En concertation avec la population » « Une salle hybride en réflexion »
Le lotissement communal du Clos du Champ de foire vient d’être lancé, avec 39 lots, en deux phases. Comment se passe la commercialisation ?
On a repris ce projet après deux promoteurs qui ne sont pas allés à terme car le prix de sortie était trop élevé. La commune, elle, n’est pas dans un objectif de rentabilité mais doit juste faire une opération équilibrée. Du coup, les lots sont moins chers à 65 € le m². Les travaux démarrent le 29 janvier pour la première phase de 20 lots. On en a déjà vendu 10. Et d’autres ventes vont probablement suivre car tant que nous n’avions pas fixé la date de livraison des terrains, en mai, il était difficile pour les gens de caler leurs projets.
En 2014, vous annonciez que Plourhan était suffisamment pourvue en équipements, à l’exception d’un terrain multisport et d’un aménagement des allées de boules. C’est fait… Est-ce à dire que plus rien ne sortira de terre d’ici 2020 ?
On a aussi fait une rénovation complète de la salle des fêtes (150 000 €) - ce n’était pas prévu - et entamé le programme de réfection de l’école publique pour qu’elle soit, dans son ensemble, rénovée d’ici trois ans maximum.
Une réflexion sera lancée en fin de mandat sur la réalisation d’une salle hybride, mi-salle des fêtes, mi-salle des sports, avec un espace extérieur couvert permettant à nos écoles et associations de faire des activités à l’abri. Dans cette optique, on poursuit la réflexion autour de la salle Franche mais, vraisemblablement, il ne serait pas raisonnable économiquement de la rénover, vu la vétusté du bâtiment. On s’achemine plus vers sa démolition. La réalisation d’une nouvelle salle sera fonction des capacités financières de la commune, car entre-temps, il nous faut réaménager les trois entrées de bourg qui mobilise un budget de 700 000 € (avant subventions). On va répondre au 2e appel à projet de la région sur le projet global d’aménagement du bourg avec sécurisation, et aménagement dans la continuité, du parc, de la place et de l’espace agricole.
Vous annonciez en 2014 le raccordement de tous les foyers au très haut débit. Où en est-on ?
Cette annonce faisait suite au travail mené par les collectivités locales sur le plan Bretagne Très haut débit. La priorité a été donnée aux communes les moins desservies. Lantic et Tréveneuc ont été retenues pour la première phase (2018-2019). Plourhan pour la deuxième (2018-2022), en espérant que l’on soit au plus tôt dans cette seconde phase.
Plourhan est en passe d’abandonner les Temps d’activités périscolaires à la rentrée prochaine. Pourquoi ?
Suite à l’annonce d’une possibilité de retour à la semaine de 4 jours, on a fait le choix de la concertation avec un sondage auprès des parents d’élèves des deux écoles. Le souhait majoritaire est un retour à la semaine de 4 jours. Le conseil municipal se prononcera, lui, fin janvier et il me semble difficile d’aller contre l’avis général. Même si, personnellement, je trouve que le rythme à 4,5 jours, quand on place l’intérêt de l’enfant au coeur du dispositif, était sûrement le meilleur choix.
En 2014, vous étiez maire, conseiller général, président de la communauté de communes et président du syndicat mixte du Port d’Amor. Vous avez perdu deux de ces mandats, comment l’avezvous vécu ?
L’année 2014 a bien démarré avec ma réélection à la mairie. Puis, j’ai perdu mon mandat de conseiller départemental, ça a été forcément une déception. Je ne l’ai pas pris comme une défaite personnelle. J’étais très impliqué et j’aimais ce que je faisais, c’est une belle collectivité. Après, il me restait deux mandats, maire et président de Sud Goëlo. Mais avec la loi Notre, il a fallu repenser l’organisation du territoire. Tous ces changements ont été, au départ, un peu compliqués. J’ai repris un temps partiel à hôpital, en tant que préparateur en pharmarcie. Aujourd’hui, tout est digéré, j’ai pris du recul et je suis très investi dans mes fonctions.
À Sud-Goëlo, vous étiez un président de proximité. Et aujourd’hui ?
Je suis vice-président en charge des sports et j’essaie de rester un vice-président de proximité dans le cadre de mes fonctions. Il est, par contre, plus compliqué d’être l’interlocuteur pour l’ensemble des politiques menées par l’agglo.
Arrivez-vous à faire exister et peser Plourhan dans la nouvelle agglomération ?
Être membre de l’exécutif me permet d’être au fait des dossiers et de continuer à porter notre avis sur le choix. Il est vrai, qu’aujourd’hui, nous sommes 32 communes, contre six avant, mais les instances mises en places, la conférence des maires notamment, permettent à chacun de faire entendre sa voix.
« Ma préférence : une commune à six »
La tendance est aux fusions de communes. Plourhan a-telle déjà réfléchi à cette éventualité ? Si oui, avec qui ?
Aujourd’hui, la question n’a pas fait l’objet d’un débat au conseil. On a plein de voisins (Plouha, Tréveneuc, Lantic, Pléguien, Saint-Quay-Portrieux, Binic-Etables-sur-Mer), tout est ouvert…
La coopération, c’est bien, mais y’a-t-il une vraie valeur ajoutée à fusionner ? Si on avait eu le temps, l’échelle pertinente était le sud Goëlo pour faire une seule commune à 15 000 habitants, avec ses six grands quartiers où chacun pouvait garder son identité. Si cette question devient un débat pour la campagne municipale de 2020, c’est cet axe-là qui aura ma préférence.