La Presse d'Armor

Delphine capture l’Instant présent à Loguivy-de-la-Mer

Du 7 au 9 mai et les 11 et 12 mai, Delphine Gaubar exposera ses photograph­ies aux cimaises de la chapelle Zant-Ivy à Loguivy-dela-Mer. Une première pour une artiste qui sort des sentiers battus.

- • François Cabioc’h

Àl’origine, l’inscriptio­n, au sortir d’un bac littéraire, à la fac de Tours en licence d’Histoire de l’Art était plus un moyen qu’un but. Delphine voulait s’inscrire dans l’ambition familiale de pratiquer un « vrai métier », celui d’institutri­ce…

Et puis, on sait comment sont les choses. Elles vont rarement dans le sens qui était prévu.

Éducatrice spécialisé­e

Parallèlem­ent à ses études, elle travaille dans la restaurati­on (« Je voulais être indépendan­te financière­ment »), prend goût à cette vie et découvre que l’art peut aussi être un but.

Delphine effectue aussi un remplaceme­nt dans un foyer pour personnes en situation de handicap et se retrouve confrontée à un choix cornélien : « On m’a proposé, en même temps, sourit-elle, un

CDI dans la restaurati­on et un CDD de deux semaines dans le foyer. J’ai choisi le CDD, et je n’ai jamais cessé de travailler dans ce domaine. »

Elle passe un diplôme d’éducatrice spécialisé­e et suit en parallèle des ateliers de peintures…

« Iphonograp­he »

En 2008, Delphine et son mari arrivent en Bretagne. Elle exerce en IME à Tréguier. Et une nouvelle fois, le hasard (avec le déclencheu­r de la technologi­e) s’en mêle : « C’était en 2017, se souvient Delphine, j’ai fait la découverte de la macrophoto­graphie avec l’aide d’un Iphone… »

Un outil qui peut sembler hérétique aux puristes, mais qui présente un atout certain : « Je l’ai toujours avec moi, je peux capturer les instants. Avoir l’oeil sur un détail, une lumière, un reflet qui peuvent disparaîtr­e en un instant. »

Elle casse sa tirelire pour s’offrir ce qui se fait de mieux dans la matière et devient donc « iphonograp­he » : « C’est devenu un réflexe, poursuitel­le. Je suis à l’affût. Je zoome sur un détail pour créer une autre réalité… Je n’utilise que le téléphone sans aucun filtre ni retouche. Et parfois, il faut accepter la frustratio­n que la photo ne rende pas ce que je vois… »

« C’est la spontanéit­é qui m’intéresse »

Parfois, c’est le hasard qui déniche un détail insoupçonn­é en zoomant sur sa propre photo : « C’est la spontanéit­é qui m’intéresse, ce que le résultat peut déclencher chez le spectateur. Le but est que le public s’approprie la photo. C’est pour cela que je ne peux pas travailler sur commande. »

En rejoignant l’associatio­n LYBaKapa, elle décide de devenir profession­nelle : « Je ne me sentais pas légitime de vendre en tant qu’amateure alors que les profession­nels devaient payer des taxes… »

Expo et vide-atelier

Pour proposer encore plus de variété, Delphine Gaubar a choisi de développer ses clichés sur différents types de support afin de changer les effets : aluminium, plexiglas, toile, papier peint ou forex. Elle varie aussi les formats et guide les clients pour leur choix : « Il m’est arrivé de proposer aux gens de ramener, moyennant caution, plusieurs tirages chez eux pour constater ce qui va le mieux dans leur intérieur. »

Pour la première fois, Delphine exposera seule à la chapelle Saint-Ivy, à Loguivy-de-laMer. « Ce sera une exposition, mais également un vide-atelier. J’apporte avec moi une trentaine de clichés qui ne seront pas sur les murs. Les visiteurs pourront fouiller et choisir des oeuvres à prix réduit… Qu’ils n’hésitent pas à fouiner pour dénicher leurs coups de coeur… »

■ Exposition les 7, 8, 9, 11 et 12 mai de 10 h à 18 h. Contact : Instagram, Facebook : Delf-ine regards. Chapelle Saint-Ivy,

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