DEUX ASSOCIATIONS MOLÉCULAIRES
La cellule de Purkinje, située dans le cervelet, reçoit deux types de synapses excitatrices provenant de deux neurones différents, les neurones olivaires et les grains. Il a été démontré que la connexion entre le grain et la cellule de Purkinje repose sur l’association entre les protéines CBLN1 et GLURDelta 2. Ensuite, nous avons découvert que la connexion entre le neurone olivaire et la cellule de Purkinje se fonde sur la liaison entre les protéines C1QL1 et BAI3. Ces deux associations constituent le début d’un code moléculaire spécifique aux synapses excitatrices de la cellule de Purkinje. olivaires produisent la protéine C1QL1 dans le voisinage des cellules de Purkinje, le territoire des axones des neurones olivaires est réduit. Ceci suggère une compétition entre les neurones olivaires et les autres cellules produisant C1QL1 pour les sites de liaison sur la cellule de Purkinje, et la nécessité d’une expression spécifique pour la bonne formation du réseau. Ainsi, les neurones excitateurs des cellules de Purkinje sont caractérisés par l’expression d’une protéine spécifique de la famille C1Q. Les synapses entre grains et cellule de Purkinje dépendent du couple moléculaire CBLN1/GLURdelta2, et celles entre neurones olivaires et cellules de Purkinje dépendent de C1QL1/BAI3. Ceci constitue donc le début d’un code synaptique pour les synapses excitatrices des cellules de Purkinje. Cependant, les synapses n’étant pas complètement absentes lorsqu’on supprime l’un ou l’autre de ces couples ligand/récepteur, d’autres protéines synaptiques de reconnaissance et d’autres combinaisons moléculaires complexes doivent compléter le codage d’un type synaptique. L’ensemble de ce code reste à trouver ! Il est intéressant de noter que des mutations dans les gènes codant des protéines synaptiques ont été associées à diverses maladies neuro-développementales. Par exemple, des mutations dans le gène codant la protéine d’échafaudage SHANK3 sont associées à des troubles autistiques. Il reste cependant à analyser si dans ces maladies tous les types synaptiques sont affectés de la même manière ou s’il est possible de cibler des déficits moléculaires perturbant l’identité synaptique. (1) S. Sigoillot et al., Cell Reports, 10, 820, 2015. (2) T. Uemura et al., Cell, 141 , 1068, 2010. (3) F. Selimi et al., PloS Biology, 7, 948, 2009.