La Recherche

EN QUÊTE DE L’ORDINATEUR QUANTIQUE

- Sylvain Guilbaud

Plusieurs millions de dollars, c’est le montant du nouvel investisse­ment annoncé en septembre dernier par Microsoft en direction de l’université de Copenhague. Le but affiché est le développem­ent d’un ordinateur quantique universel, capable de réaliser n’importe quelle tâche. L’argent bénéficier­a notamment au laboratoir­e dirigé par Charles Marcus à l’Institut Niels-Bohr, déjà financé par la firme américaine pour ses recherches expériment­ales sur les fermions de Majorana. Car, contrairem­ent aux autres géants de l’informatiq­ue lancés dans la course quantique, comme Google et IBM, qui ont misé sur des bits quantiques supracondu­cteurs à l’efficacité prouvée, Microsoft parie arie sur le long terme avec des bits quantiques ues topologiqu­es. Ceux-ci n’existent pas encore, ore, mais ils seraient plus stables et donc moins oins sensibles à la décohérenc­e, le cauchemar r de l’informatic­ien quantique. L’engagement t de Microsoft n’est pas récent, puisque la firme a ouvert la première Station Q, dédiée à cet effort, en 2006 à Santa Barbara, en Californie, en recrutant notamment Michael Freedman, mathématic­ien médaillé Fields et connu pour ses travaux en topologie. Depuis, d’autres Stations Q ont été créées, à Copenhague, mais aussi à Delft, aux Pays-Bas, ou à Sydney, en Australie. Les millions de dollars investis sont une forte somme pour ce genre de recherche fondamenta­le, mais une dépense à relativise­r face aux milliards de bénéfices du propriétai­re de Windows.

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Des chercheurs à Copenhague ont mis en évidence des fermions de Majorana aux extrémités d’un fil (en bleu) à l’épaisseur nanométriq­ue.

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