« Relevons le défi de l’innovation pédagogique ! »
Jean Chambaz, président de l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC) et membre du bureau de l’Association européenne des universités
Les universités françaises s’intéressent-elles autant que les européennes à la pédagogie?
Elles sont dans le même mouvement et proposent des choses innovantes sur ce plan. La transformation de nos formations est au coeur de la stratégie des établissements. On peut être une université de recherche intensive comme l’UPMC et s’intéresser à l’innovation pédagogique. Si nous étions corsetés par l’hyperrégulation de nos formations jusqu’en 2013, l’accréditation des établissements, inscrite dans la loi Fioraso, nous permet dorénavant de proposer nos propres formations. Ce qui nous donne la liberté d’organiser l’offre. C’est une autonomie récente que nous devons nous approprier.
Quelle reconnaissance offrir aux enseignants-chercheurs qui s’investissent ?
Un enseignant-chercheur se réalise dans la recherche, mais il a aussi vocation à enseigner. Il faut donc trouver les moyens de prendre en compte l’investissement dans l’enseignement, notamment pour le recrutement et l’évolution de carrière. La ministre Frédérique Vidal a affirmé sa volonté de soutenir les initiatives innovantes dans tous les domaines : nous relevons le défi !
Comment passer de l’innovation à la transformation pédagogique ?
Nous entrons dans un monde de formation tout au long de la vie ; l’université doit l’intégrer dans son organisation. Il faut que l’on pense la formation initiale comme un temps appelé à durer. La formation continue doit permettre plus de modularité, de souplesse, de mixité des publics et des modes pédagogiques.