Conflit sexuel et choix des partenaires
Les différences phénotypiques entre les mâles et les femelles ont souvent été entraînées par un « conflit sexuel ».
Les conflits sexuels entre les mâles et les femelles conduisent à une coévolution antagoniste, dans laquelle un sexe développe un trait qui est compensé par un trait opposé chez l’autre sexe. Les modèles de coévolution par sélection sexuelle peuvent être classés en deux catégories : ceux où la préférence féminine est favorisée indirectement et ceux où elle est favorisée directement. Au cours de l’histoire de l’évolution de certains groupes, on pourrait soutenir que, lorsque les mâles ont des organes d’intromission, les femelles commencent à être soumises à plus de coercition. Ainsi, les femelles ont vu peu à peu le signal orgasmique se dissocier de l’ovulation, favorisant ainsi la possibilité d’un choix sexuel postcopulatoire où les spermatozoïdes de différents partenaires entrent en compétition. Quels sont les éléments génétiques indiquant la qualité du partenaire ? Ils pourraient être recherchés dans le système de reconnaissance du soi, présent chez la plupart des vertébrés, et qu’on appelle le complexe majeur d’histocompatibilité (le système HLA chez l’humain). Plus précisément, ces éléments génétiques pourraient résulter de la différence ou de la complémentarité de leur complexe majeur d’histocompatibilité. En effet, les liquides ovariens sont capables de biaiser les fécondations pour les mâles non apparentés chez certains poissons, pour de nombreuses musaraignes et chez la poule domestique ( Gallus gallus). Les indices phénotypiques aident les femelles à se distinguer parmi les mâles non apparentés, mais les stratégies de choix cryptiques postaccouplement sont principalement fondées sur la dissimilarité du complexe majeur d’histocompatibilité. Chez le canard Anas platyrhynchos, la sélection des spermatozoïdes agit comme un mécanisme d’évitement de la consanguinité. Le profil olfactif est lié à la dissimilitude du complexe majeur d’histocompatibilité et à la parenté généalogique chez le mandrill, Mandrillus sphinx, fournissant un mécanisme potentiel pour le choix du partenaire.