La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
4E CIRCONSCRIPTION. Le mystère du premier tour
A quelques jours du premier tour des élections législatives (11 juin) gros plan sur la situation. 10 candidats, dont le député sortant, Christian Jacob (LR) se disputeront le siège. Une triangulaire n’est pas à exclure.
Véritable maître de son territoire, Christian Jacob arpente les routes de sa circonscription comme un agriculteur laboure sa terre. Il occupe le terrain. Une présence près de sa population qui n’est pas un leurre électoral, malgré ses responsabilités nationales, qui pourrait bien lui permettre de se sortir à la fois de la montée du FN sur sa circonscription (32,69 % des votes au premier tour et 50,40 % de voix au second tour) et de la vague dont pourrait bénéficier le candidat de La République en Marche, parti du Président Emmanuel Macron, qui a investi le maire de Braysur-Seine, Emmanuel Marcadet. « Les gens me connaissent et connaissent mon attachement aux communes, aux associations » , insiste le député sortant qui dénonce les candidatures n’ayant aucun lien avec la circonscription. Expliquant : « Le rôle d’un député n’est pas d’être candidat à chaque fois que quelque chose brille » , fustigeant le comportement d’Emmanuel Marcadet, maire de Bray-sur-Seine, déjà candidat aux élections départementales alors qu’il est maire de sa commune depuis 2014.
Triangulaire
Pour sa part, Pierre Cherrier, le candidat FN, compte bien capitaliser sur la victoire locale de Marine Le Pen et l’annonce déjà : « Je suis en position de force pour le premier tour » , se montrant toutefois plus inquiet pour le second tour : « Tout dépendra du score des autres candidats » . L’idée d’une triangulaire lui semble
peu probable : « Je suis sûr qu’il y aura un désistement à moins que le candidat de la France Insoumise se retrouve au second tour » . Julie Garnier ( France insoumise) justement croit en ses chances d’être au second tour : « On est là pour conserver les voix de Jean-Luc Mélenchon (17 % sur la 4e circonscription) même s’il subit un énorme bashing depuis son résultat au premier tour de la présidentielle » .
Affaire de charte
Une tâche qui s’annonce rude puisque le parti communiste propose un candidat avec Christian Nail, ce qui devrait lui provoquer des pertes de voix. « Je lui ai proposé d’être tête de liste et moi suppléant » , confie Christian Nail. Julie Garnier confirme et explique : « Les militants France insoumise n’ont pas voulu faire de liste commune car il ne voulait pas signer la charte France insoumise » . Une situation qu’explique Christian Nail : « C’est une décision nationale du Parti communiste de ne pas signer la
charte. Après on peut le faire localement mais les militants ne l’ont pas souhaité » .
Husson sur les routes
Mis un peu de côté par la déroute de Benoît Hamon à la présidentielle, Olivier Husson (PS) n’a pas compté ses heures pour arpenter les routes de la circonscription avec 6000 km effectués et 80 réunions publiques depuis décembre 2016. Une méthode que l’on pourrait comparer à celle de Christian Jacob. Une méthode qui pourrait peut-être lui permettre de profiter des désaccords entre la France Insoumise et le parti communiste. « Je pense que l’électeur veut un représentant qui connaît son territoire et des candidats qui connaissent bien leur territoire, je n’en vois que deux : Christian Jacob et moi » . Résultat de la campagne dimanche 11 juin.