La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
L’influence d’Olivier Faure lui 11E CIRCONSCRIPTION. suffira-t-elle ?
Le patron des députés socialistes parviendra-t-il à conserver son siège à l’Assemblée nationale ? Avec 9 candidats sur la onzième circonscription, bien malin celui qui pourrait prétendre connaître l’issu de ce scrutin des plus incertaines.
Avec un score de 63,22 % obtenu au second tour des élections législatives de 2012, face à Cathy Bissonnier (LR), le député sortant Olivier Faure (PS) partirait plutôt favori de ce scrutin sur la 11e circonscription (Sénart-Le Mée).
Un député médiatico-populaire
L’agence de communication Rumeur Publique l’avait par ailleurs classé parmi les députés seine-etmarnais les plus influents, se basant sur son impact à l’Assemblée nationale, dans la presse et sur les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, blog : sa communication 2.0 est, en effet, bien rodée.
Et pourtant, n’aurait-il pas du souci à se faire Olivier Faure, à une semaine d’un premier tour de législatives qui s’annoncent imprévisibles ? Car, bien qu’historiquement ancré à gauche, le territoire n’a pas massivement voté pour le socialiste aux élections présidentielles. C’est le moins qu’on puisse dire ! En octroyant seulement 7,07 % des voix pour Benoît Hamon, les électeurs de la cir-
conscription n’ont-ils pas envoyé, plus ou moins consciemment, un message au député sortant ? Par ailleurs, parmi les neuf candidats en course, il ne serait pas étonnant que Daniel Allioux (France Insoumise), 60 ans, adjoint au maire de Lieusaint, parvienne à surfer sur la vague de Jean-Luc Mélenchon, en tête au premier tour avec 26,81 % des voix.
Sans oublier Amandine Rubinelli (REM), 30 ans. L’éducatrice spécialisée, bien qu’inconnue sur la circonscription, pourrait bénéficier de la Macron-mania qui fait trembler les partis dits « traditionnels ». Son principal argument de campagne ? « Le renouveau » . Et pour elle, le changement, c’est maintenant ou jamais. « Issue de la société civile, je pense avoir une légitimité car je suis à l’image de nos concitoyens qui n’ont pas le sentiment d’être représen-
tés à l’Assemblée. Faire carrière en politique déconnecte de la réalité des Français » , analyse-telle. Et de poursuivre, encouragée par un puissant 70,82 % obtenu par Emmanuel Macron au second tour des présidentielles : « Olivier Faure ? Je respecte ses valeurs en tant qu’homme de gauche mais la population souhaite du changement en laissant la place à la jeunesse et au renouveau. »
À 48 ans, et au bout d’un mandat, le député sortant prendrait-il déjà un coup de vieux ? « Si le renouveau, c’est changer de tête au bout d’un mandat, les élus ne feront que traverser la vie politique sans rien y apporter, se défend-il. Il faut souvent aux nouveaux entrants quelques années avant de peser sur le débat public. »
« La génération du renouveau »
La droite : une menace pour le député ?
Et, à droite, celui qui veut également peser sur le débat public, c’est Jean-Marie Launay (FN), un militant de Tournan-en-Brie. Le frontiste règle son pas sur le pas de ses parents. À 25 ans, ce coordinateur de travaux dans le bâtiment veut rester le digne fils de sa mère Martine Clément-Launay, conseillère municipale FN à Tournan, et de son père qui, à l’époque, avait ses entrées au « Paquebot ». « Le PS n’est pas en mesure de rassembler une opposition », observe le candidat de l’extrême droite qui souhaite « faire pression sur la Région pour rénover les lignes RER et développer le commerce de proximité. »
Mais celle qui peut aussi mettre Olivier Faure en difficulté, c’est Natacha Bedhiaf (LR), 33 ans, cadre dans l’administration publique, figure locale à Savigny-le-Temple, conseillère municipale d’opposition à Savigny-le-Temple. « Le député sortant n’est pas à l’abri d’une surprise, prévient-elle, de l’urgence dans la voix. Olivier Faure, en soutenant François Hollande, a défendu l’indéfendable. » Et de poursuivre :« Le député sortant est influent, certes, mais il n’a pas utilisé cette influence pour la circonscription. Si Valérie Pecresse n’avait pas apporté les financements, le Pass Navigo n’aurait pas pu se faire, par exemple. »
Question transport, Olivier Faure avoue qu’il reste encore beaucoup à faire. « Nous avons permis de nombreuses avancées concernant le RER, rappellet-il. D’autres sont en cours de route et je compte bien veiller à leur mise en place dans les prochaines années. Nous allons rénover les voies. En 2021 les trains seront équipés de rames neuves, chauffées et climatisées, des trains semi-direct seront mis en place à l’heure de pointe. Il faut maintenant envisager la question des transports bus avec le Département. »