La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
Les habitants inquiets mais unis pour l’avenir de leurs quartiers
Les habitants des quartiers de l’arc nord de Melun (et du Méesur-Seine avec Plein-Ciel) se sont déplacés en nombre pour le lancement de la concertation concernant la rénovation urbaine. Témoignages.
Quelles visions et inquiétudes ont les habitants pour l’avenir des quartiers Plein-Ciel, Lorient, Chateaubriand, Beauregard et Schuman ?
Des centaines de riverains de l’Arc nord sont venus, jeudi 1er juin, pour la réunion de lancement de la concertation au gymnase Jean-Bonis concernant le projet de renouvellement urbain.
Priorités
« Si nous faisons ce projet ensemble, ce sera une réussite » ,a indiqué Louis Vogel, le maire de Melun, en préambule. La concertation continuera jusqu’en 2019 avant le début des travaux en 2020. Des dates lointaines qui n’ont pas manqué de soulever les premières inquiétudes du côté des habitants.
« J’habite le quartier Schuman depuis 30 ans, a lancé Fatima Elatnioui, qui participe au conseil citoyen et est présidente de l’association des locataires à la tour Robert-Schuman. Nous payons nos loyers mais rien n’est jamais fait pour nous. »
Pour illustrer son propos cette Melunaise a évoqué « les sanitaires de l’école qui ne fonctionnent même pas : avant les travaux, il y a d’autres priorités. » Le maire s’est ensuite engagé à trouver une solution dès la fin des vacances.
« Dans quelle mesure serons-nous entendus ? Va-t-on tenir compte de nos avis, de nos besoins, où seront nous mis devant le fait accompli ? » , a interrogé Mokded Bounabi, le président de l’Association H2B, de Montaigu qui a aussi évoqué la thématique de l’emploi.
Rumeurs
La question de l’avenir des bâtiments a elle aussi été évoquée. « Il y a des rumeurs de démolitions, a confié Rachid Elbarki. Qu’est-ce qui nous dit que nous pourrons revenir ? Estce que nous allons pouvoir garder notre centre social et tous les équipements pour lesquels nous nous sommes battus ? »
Autre thématique soulevée par les habitants, celle de l’abandon. « Nous n’avons pas de commerce, ni même un distributeur automatique » , évoque Aïda Camara.
« Grande famille »
Un constat également soulevé par David, son fils, qui évoque la question de l’enclavement : « Pourquoi la plupart des équipements culturels ou sportifs sont si loin ? » Tour à tour, l’urbaniste présent à la réunion puis le maire ont tenté de rassurer les habitants. « Aucune démolition n’a été décidée, a insisté Louis Vogel. On va changer les choses par rapport au passé et cette concertation doit permettre de vous faire entendre : nous en tiendrons compte. »
Une permanence sera, selon le maire, installée dans le futur centre d’affaires de quartier qui doit prochainement voir le jour (à Melun, au Mée-sur-Seine mais aussi à Dammarie-lès-Lys).
« On est comme une grande famille » , a rappelé Fatima Elatnioui pour souligner l’unité des habitants. En filigrane, c’est surtout l’assurance que leur avis soit réellement pris en compte qui inquiète les habitants.
Plusieurs rencontres sont déjà programmées courant juin (voir ci-contre).
« J’habite à Schuman depuis 50 ans,
a confié un homme en marge de la réunion. Et je compte bien mourir ici. »