La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
La toute première rame du supermétro d’Île-de-France a roulé
Un marqueur symbolique déterminant dans la révolution des transports menée dans la région parisienne depuis dix ans.
Bras brandi en direction des employés de la Société du Grand Paris (SGP), la présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités ( IDFM), Valérie Pécresse (LR), s’est avancée conquérante, dans la matinée du mardi 28 novembre, à bord de la première rame Alstom en mouvement du projet pharaonique du Grand Paris Express (GPE). Son vaisseau nouvelle génération a percé entre les lumières des projecteurs, poussé par un thème musical épique.
Valérie Pécresse en pleine lumière
Quelques jours seulement après avoir déjà visité, en plus petit comité, le chantier du futur centre névralgique de la ligue 15 du métro, situé dans le quartier du Plateau, à Champigny-surMarne ( Val- de- Marne), elle a cette fois pu s’offrir un bain de foule.
Quarante invitations avaient, notamment, été envoyées à des journalistes pour l’occasion. Une information qui a dû arriver jusqu’à ses oreilles, puisqu’elle a été la seule, parmi les quelque 300 personnes rassemblées dans l’immense centre d’exploitation, à porter un gilet bleu. Certains cyniques jugeaient également en off, que la fuite du doublement du prix du ticket de métro durant les JO, survenue la veille de l’évènement, allait dans ce sens : Valérie Pécresse voulait marquer les esprits.
Une consécration pour les employés de la SGP
Ce premier roulage est « un gigantesque coup de com » , s’amusaient d’autres employés de la SGP, qui donnaient rendez- vous avec l’automatisation, « une autre paire de manches » , selon eux. Et pour cause, ce mardi 28 novembre, c’est un opérateur qui pilotait manuellement l’engin destiné à être – comme l’ensemble du matériel roulant du GPE – automatique.
Mais tous ne feignaient pas leur joie d’avoir atteint cette étape. À l’abri des caméras, un petit groupe s’est d’ailleurs agglutiné sur l’estrade, occupée quelques minutes plus tôt par Valérie Pécresse et Clément Beaune, notamment, pour prendre la pose et se congratuler.
« Au siège de la SGP, à Saint-Denis, un écran a été installé pour retransmettre l’événement, et pour que ceux qui n’ont pas pu être présents puissent y assister de cette façon, au moins. Certains participent à ce projet depuis dix ans, c’est une émotion énorme » , nous a d’ailleurs glissé le service communication de la SGP.
« Une grande rocade de 75 kilomètres, tout autour de la capitale et entièrement automatique, c’est sans équivalents dans le monde » , a de son côté lancé le président du directoire de la SGP, Jean-François Monteils, en faisant référence à la future ligne 15, au moment de son passage sur l’estrade.
La mise en service de son tronçon sud, prévue fin 2025, sera la première pierre du projet gargantuesque dont elle fait partie, le GPE. Estimé à plus de 36 milliards d’euros, celui-ci consiste à concevoir un métro 100 % automatique, permettant de relier une banlieue à une autre, sans passer par Paris, grâce aux extensions de lignes existantes et à quatre nouvelles lignes de métro (15, 16, 17 et 18).
Pour la 15, qui sera exploitée par le groupement formé par
RATPDev ( filiale de la RATP), Alstom et Comfort DelGro, 27 trains Alstom ont été commandés par IDFM.
Son tronçon sud devrait alors permettre de relier Pont de Sèvres (dans les Hauts-deSeine) à Noisy-Champs (situé à la frontière entre la Seine-SaintDenis et la Seine-et-Marne), en une trentaine de minutes, contre une heure aujourd’hui. Et desservir 22 communes, le tout, en permettant, sur la grande majorité de son tracé, de faire des correspondances avec le réseau existant.
« C’est un projet d’égalité territoriale dans la région la plus dense du pays, mais qui comporte aussi les plus grandes inégalités » , a soulevé pour sa part le ministre des Transports, Clément Beaune.
Une « révolution » à venir qui a pris encore un peu plus forme ce mardi 28 novembre.
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