La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
Jean-Baptiste de Sansonetti vient de boucler sa première « Mini Transat »
Originaire de Nandy, Jean-Baptiste de Sansonetti vient de boucler sa première « Mini Transat », une course de 7 500 kilomètres en totale autonomie des Sables d’Olonne jusqu’en Guadeloupe, et un passage obligé avant les grandes courses au large.
« Passe ta Mini d’abord ! » C’est la phrase que se répète les skippers avides de grand large. La Mini, c’est la « Mini Transat » , une course à la voile, à travers l’Atlantique, en solitaire et sans aucun moyen de communication avec la terre, un parcours de 7 500 kilomètres en totale autonomie des Sables d’Olonne jusqu’en Guadeloupe, qui se dispute tous le deux ans.
Pour cette édition 2023, partie des Sables d’Olonne le 24 septembre, un Nandéen de 26 ans, Jean-Baptiste de Sansonetti a réalisé son rêve en prenant le départ à la barre de son son Mini 650. Et de Nandy à la course au large, il y avait un sacré parcours à accomplir !
« J’ai grandi à Nandy, mais mon père avait acheté un bateau dans le Sud de la France,
se remémore-t-il. C’est là-bas, dès mes 2 ans, que j’ai attrapé le virus de la mer. Après, il y a eu les études, j’ai fait une école d’ingénieur, maths sup, maths spé, et je me suis naturellement dirigé vers l’industrie navale, à Brest, à l’ENSTA-Bretagne. Là-bas, j’ai pu naviguer en J80 et en First 335. J’avais toujours cette idée de naviguer au large en tête, mais ce n’était pas évident d’avoir un bateau... »
Revenu travailler à Melun,
Jean-Baptiste commence alors à économiser, avec la « Mini Transat » 2023 dans un coin de la tête. « Dès que j’ai pu, en 2022, j’ai acheté mon bateau, raconte- t- il. Enfin, j’ai d’abord payé la première partie et mon frère m’a aidé pour la deuxième ! Un bateau d’occasion, évidemment, qui était, sur la Mini Transat, le 3e plus vieux bateau. Et qui est devenu le deuxième plus vieux quand le 2e a coulé ! »
En quelques mois, Jean-Baptiste de Sansonetti se lance dans les réparations, dans la préparation du bateau, et surtout dans les qualifications pour obtenir sa place sur la « Mini Transat » . « C’est tout un parcours. Il faut participer à des courses, faire plus de 2000 km en mer, et ensuite réaliser un parcours imposé de 1 800 km avant d’être validé. En général, ce sont des projets de 3 ou 4 ans. Moi, je l’ai fait en très peu de temps. Et c’est évidemment un projet qui coûte cher... »
Soutenu par plusieurs entreprises seine-et-marnaises (Photospace à Dammarie- lès- Lys,
Essinox Industrie à Savigny-leTemple et Delta Précis à Servon), le Nandéen était ainsi au départ de la « Mini Transat » , le 24 septembre, aux Sables d’Olonne, une course qu’il a terminé à la 75e place sur 90 participants, après 29 jours en mer. « C’était génial, j’ai surkiffé, je sais que j’ai trouvé ma voie, se réjouitil. Alors, j’ai eu beaucoup de problèmes avec le bateau, mais je le savais. J’ai fait cette course avec quasiment rien, mais j’ai réussi à faire quelque chose au final ! Avec un bateau qui a plus de 20 ans, c’est déjà très bien ! »
A tel point qu’à peine rentré, Jean-Baptiste de Sansonetti était déjà clairement dans les starting-blocks pour retourner dès que possible sur cette « Mini Transat » . « L’idée, c’est évidemment d’y retourner ! Mais avec d’autres moyens, et pour jouer le podium, et pourquoi pas la gagne. Aujourd’hui, j’ai monté une auto-entreprise, parce qu’il y a tout un côté entreprenariat à côté de la course elle- même. La première étape, c’est de trouver des sponsors pour acheter un nouveau bateau, ou en faire construire un » .
Aujourd’hui installé à Lorient, le Seine-et-Marnais travaille au sein de l’équipe italienne Prysmian Group, qui participera au Vendée Globe, le tour du monde en solitaire. « Je suis préparateur polyvalent, je répare, j’optimise, expliquet- il. C’est très enrichissant, j’y apprends évidemment beaucoup de choses sur la course au large. Evidemment, le Vendée Globe, c’est mon rêve, comme beaucoup de skippers. Mais on va y aller par étapes ! D’abord refaire la Mini Transat, puis des courses comme la Route du Rhum ou la Jacques-Vabre. Après, on verra bien ! »
❝ Le Vendée Globe, c’est mon rêve ! JEAN-BAPTISTE DE SANSONETTI