La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
Cette combine des escrocs pour s’emparer des cartes bancaires était bien rodée
Les gendarmes de la compagnie de Fontainebleau ont démantelé une bande d’escrocs à la carte bancaire, qui agissaient via des SMS et des faux coursiers.
C’est une technique d’hameçonnage très bien rodée, pour obtenir des informations personnelles et bancaires, qui a fait une douzaine de victimes en région parisienne, notamment en Seine-et-Marne, pour un préjudice total de 35 000 €. Après une enquête de longue haleine, la compagnie de gendarmerie de Fontainebleau vient de démanteler l’équipe de malfaiteurs, domiciliée dans une cité sensible du Val-d’Oise. « Ce sont des escrocs très culottés et très doués en informatique, qui arrivent à abolir le discernement de leur proie », souligne une source proche de l’enquête.
Mode opératoire
Les individus étaient capables d’envoyer 85 000 SMS en quelques secondes, pour signaler un problème sur les comptes Ameli ou encore des retraits frauduleux d’argent sur les comptes bancaires. En cliquant sur le lien, les victimes, paniquées, étaient redirigées vers un site Internet ressemblant à celui de leur banque, avec un document à remplir.
De quoi permettre aux escrocs de s’attribuer toutes les coordonnées nécessaires. Ils envoyaient ensuite de faux coursiers pour récupérer à domicile les cartes bleues et les codes d’authentification, soi-disant pour faire opposition. Puis ils augmentaient le plafond et n’avaient plus qu’à se servir au distributeur de billets, acheter en ligne et en magasin.
« Avec ces envois de masse, il suffit qu’1 % de personnes réponde et c’est gagné pour les arnaqueurs », poursuit un militaire. Ils ont agi de juillet à septembre 2023, et la première plainte est arrivée à la brigade de Cély-en-Bière. Une autre a été déposée ensuite à La Chapelle- la- Reine. La brigade de recherches de Fontainebleau a mené des investigations complexes, les délinquants utilisant des numéros téléphoniques « fantômes » , difficiles à remonter.
Interpellations
Lorsque la bande organisée a été identifiée, les militaires ont mis des moyens considérables pour l’interpeller, mener les gardes à vue et travailler sur les ordinateurs. Plus de 60 gendarmes ont été mobilisés, dont de nombreuses brigades, les pelotons de surveillance et d’intervention du département ainsi que d’autres unités extérieures à la Seine-et-Marne.
Sept suspects - dont deux mineurs - ont été appréhendés le 12 décembre dernier. Les majeurs sont âgés d’une vingtaine d’années.
Au final les adolescents seront convoqués devant le juge des enfants de Pontoise (95). Les trois principaux suspects, dont le « cerveau » présumé, seront jugés au tribunal correctionnel de Melun en février prochain.