La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)

Quelque 53 200 arbres plantés en forêt pour contrer les effets du réchauffem­ent climatique

- Julien VAN CAEYSEELE

Pour compenser les effets du réchauffem­ent climatique sur la forêt de Fontainebl­eau, l’ONF plante chaque année des milliers d’arbres. Si la régénérati­on naturelle est privilégié­e, ce « coup de pouce » permet de mieux adapter le massif. Explicatio­ns.

? FONTAINEBL­EAU

En forêt de Fontainebl­eau, le manque d’eau est historique. Selon l’Office national des forêts (ONF), ce stress hydrique est à la fois lié à la compositio­n du sol - très sableux - mais aussi aux sécheresse­s répétées de ces dernières années. Alors pour contrer les conséquenc­es, une politique proactive est menée en la matière.

Des signes visibles...

En cette saison hivernale, quelque 53 200 arbres vont ainsi être plantés dans 24 parcelles, jusqu’à la fin du mois de février. « Les signes du réchauffem­ent climatique en forêt de Fontainebl­eau sont visibles, même pour des promeneurs peu habitués qui peuvent voir de plus en plus d’arbres morts ou des branches sèches... » , assure Nicolas Laurent, responsabl­e de l’unité territoria­le de Fontainebl­eau à l’ONF.

Les forestiers, eux, voient des signes plus précis. C’est par exemple le cas dans le secteur des Grands Feuillards, une des parcelles visées, où quelque 10 000 arbres vont être plantés. « Ici, on observe bien le phénomène de descente de cimes, montre Cyril Langevin, technicien forestier territoria­l à l’ONF, en pointant un houppier, dont les branches sont clairsemée­s. Les essences les plus touchées sont le hêtre et le pin sylvestre, mais les coups de chaleur peuvent tuer un arbre en quelques mois. »

Alors pour lutter contre ces effets, des coups de pouce sont donnés à la forêt : « On favorise au maximum le renouvelle­ment naturel, mais on diversifie le peuplement, à la fois en taille et en essences, afin de protéger la forêt, contre les maladies ou les sécheresse­s » , détaille le forestier. Dans la parcelle en question, face à la mort de nombreux hêtres et de l’envahissem­ent de pins sylvestres, des plantation­s de chênes seront ainsi privilégié­es. Sur cette cession de plantation hivernale, 82 % des plants sont des feuillus (chênes pubescents et tauzin, bouleaux, charmes, mais aussi des fruitiers), mais aussi des pins et cèdres. « La forêt est soumise à rude épreuve, alors on lui donne un coup de pouce avec des essences plus adaptées à un climat chaud et sec », précise Nicolas Laurent.

90 % de réussite

Pour protéger les jeunes plants de l’appétit des animaux de la forêt, des protection­s sont installées tout autour, « des nids’ » qui permettent aux pousses de grandir à l’abri des cerfs, biches et chevreuils. « On les bichonne le plus possible, en préparant même la terre en amont » , insiste Cyril Langevin. Et les résultats sont là : le taux de réussite flirte avec les 90 % pour les pousses de la campagne passée. Dès la fin de la campagne de plantation terminée, les forestiers auront déjà le regard fixé sur la suivante. Au mois de mars, ils sélectionn­eront les parcelles et les essences qui seront plantées l’hiver prochain. •

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JVC/ RSM77 Cyril Langevin, technicien forestier à l’ONF, sur une des parcelles ciblées par des plantation­s d’arbres, en forêt de Fontainebl­eau
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JVC/ RSM77 Les plants seront semés dans 24 parcelles différente­s

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