La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
Un arrêté préfectoral interdit la vente d’alcool à emporter après 22 heures
Lors du conseil municipal de Melun, le 4 avril, Kadir Mebarek a dévoilé la publication d’un arrêté préfectoral contre la vente d’alcool à emporter après 22h, pour plus de sécurité.
Après plus de cinq heures de conseil municipal, en partie consacré au budget et aux investissements pour la sécurité à Melun (voir p.17), Kadir Mebarek, le maire de Melun, a souhaité annoncer la publication d’un arrêté préfectoral qui pourrait contribuer à un apaisement des violences dans la commune.
Un enjeu de sécurité
Quand on se balade un peu tard le soir dans les rues de Melun, il y a certaines vitrines qui sont encore allumées. De nombreuses épiceries de nuit restent ouvertes, malgré des horaires de très avancés. Mais ce qui inquiète le plus certains élus, c’est l’importance de la vente d’alcool pour ce type de commerce.
« Vous passez en ville, on a des épiceries qui sont encore ouvertes à 2h du matin, qui vendent de l’alcool, et qui créent des points de fixation d’insécurité » , témoigne Kadir Mebarek. À ce titre, il déclare alors avoir mené des négociations pour endiguer cette vente d’alcool tard le soir.
« Nous avons travaillé avec Eliana Valente (adjointe en charge de la Sécurité, ndlr) et les services de la police municipale. On a convaincu le préfet. Ce n’était pas gagné, mais on a été convaincants » , reprend l’élu.
Déjà le mois dernier, Philippe Martin, élu d’opposition, soulignait le potentiel bénéfique de cette lutte contre la vente d’alcool : « Je vous invite à continuer vos efforts [...] Ces ventes d’alcool à emporter créent des regroupements de personnes qui s’alcoolisent, qui produisent des désordres, parfois pire et finissent par décourager beaucoup de monde de sortir le soir en centre-ville. »
Si le maire confirmait des négociations en cours, il annonce le 4 avril dernier : « On est sur un arrêté de fermeture des épiceries qui vendent de l’alcool à emporter, à partir de 22 heures. Il y a eu discussions et négociations, démonstrations des nuisances que génèrent ces épiceries, que ce soit en journée ou de nuit. Le préfet a été à l’écoute » , confie-t-il.
Que dit l’arrêté préfectoral ?
C’est donc à la fin du conseil municipal, muni de son téléphone, que le maire s’est mis à énumérer les différents textes qui composent l’arrêté. La préfecture évoque alors « de nombreuses plaintes des habitants reçues par la mairie » , et atteste d’un « trouble au bon ordre et à la tranquillité publique » .
La préfecture considère que « ces troubles sont le fait de regroupements de personnes alcoolisées provocant tumulte, rixes, ivresse publique, sans distinction d’heure, de durée et d’intensité » .
Ils fixent alors une interdiction de vendre de l’alcool à emporter après 22h dans de nombreuses zones de la commune, tels que la gare, les quais, les parcs, la côte Saint-Liesne, mais aussi la place Saint-Jean. Une liste bien plus grande vient compléter les quelques exemples cités.
Une action un cran au-dessus des premiers arrêtés municipaux : « Jusqu’à aujourd’hui, nous avions pris des arrêtés pour interdire la vente d’alcool. Nous n’avions pas de moyens réglementaires pour fermer les épiceries. On pouvait alerter la police municipale, mais il fallait les prendre la main dans le sac en pleine vente d’alcool. »
Désormais, les services vont devoir aller notifier les épiceries pour ensuite verbaliser les contrevenants, qui pourront être la cible d’une fermeture administrative en cas de non-respect de l’arrêté.
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