La République de Seine-et-Marne (Édition C)
Une cabine de téléconsultation pour lutter contre le désert médical •
Le 7 mai, la nouvelle cabine de téléconsultation de Grisy-Suisnes a été inaugurée. Un équipement qui permettra de lutter contre la désertification dans une commune qui a perdu son dernier médecin il y a près de dix ans.
« Rien ne vaut une consultation en face-à-face, mais c’est un bon moyen de contourner le désert médical qui nous touche ». Les mots sont signés Christian Poteau. Le 7 mai dernier, le président de la communauté de communes de la Brie des rivières et châteaux était à Grisy-Suisnes afin de procéder à l’inauguration d’une cabine de téléconsultation.
En effet, la petite commune de 2 300 âmes a été retenue pour accueillir cet équipement. Un choix principalement motivé par l’absence de médecins dans les environs. « A l’instar de nombreuses villes de Seineet-Marne, Grisy-Suisnes n’a plus de médecins. Le dernier cabinet médical a fermé ses portes il y a près de dix ans, avance par ailleurs, Jean-Marc Chanussot, le maire de la ville. Les communes environnantes ont encore des praticiens, mais pour combien de temps encore ? ».
Laissez-vous guider
Depuis le 15 janvier, la cabine de téléconsultation installée dans une salle de la mairie accueille des patients des environs. « Pour le moment, nous comptons 4 à 5 consultations par semaine. C’est sans doute le temps que les gens se fassent à l’idée de faire une visite par visioconférence et non en présentiel », analyse le premier édile de la ville.
Il est vrai que l’usage peut interroger au premier abord. Mais à y regarder de plus près, les principaux outils dont se servent les médecins sont présents dans la cabine. Thermomètre, tensiomètre, stéthoscope, oxymètre (pour mesurer le taux d’oxygène dans le sang) et dermatoscope (pour déceler les problèmes de peau) sont mis à disposition du patient. « il y a même un électrocardiogramme si l’examen nécessite des tests plus poussés », précise-t-on du côté de l’entreprise H4D, qui conçoit ces fameuses cabines.
Comment se passe une visite ? Comme pour chaque rendezvous, il est nécessaire de bloquer un créneau horaire sur la plateforme jetrouveunmedecin.fr. Une fois arrivé devant la cabine, il suffit de se laisser guider par les informations sur l’écran. Quand la carte vitale insérée, le médecin apparaît sur l’écran et vous indique comment vous servir des outils le cas échéant. A l’issue de cette visite, il est ensuite possible pour vous d’obtenir vos ordonnances, un arrêt de travail où tout autre document qu’un médecin en présentiel vous aurait délivré.
La cabine confère une intimité totale aux patients. Enfin, pour les personnes qui éprouveraient du mal à utiliser les outils, ces dernières pourront s’appuyer sur un référent cabine. « Le personnel de l’épicerie sociale, qui occupe la salle attenante, a été formé pour venir en aide aux patients », confie Jean-Marc Chanussot. « C’est d’ailleurs ce référent qui a pour charge de nettoyer la cabine et de la désinfecter entre chaque visite », renchérit l’entreprise H4D.
La onzième du département
Financée par différents partenaires, dont l’intercommunalité, le Département ou encore la Région, cette cabine de téléconsultation est déjà la onzième à l’échelle de la Seineet-Marne, comme l’explique Anne Gbiorczyk, vice-présidente du Département en charge de la présence médicale. « Depuis le lancement du programme de déploiement des cabines dans le département, c’est près d’un million d’euros qui a été investi », affirme l’élue qui espère qu’un partenariat sera passé avec Doctolib, « afin d’augmenter le nombre de rendez-vous ». Un voeu qui pourrait se réaliser avant l’été.
Cependant, la communauté de la Brie des rivières et châteaux ne compte pas s’arrêter là, comme l’indique son président. « Nous restons convaincus qu’il faut poursuivre le développement d’autres projets en matière de santé pour les habitants du territoire. Nous travaillons toujours activement sur des projets de création de maisons de santé à Soignolles-en-Brie ou à Champeaux notamment », liste-t-il. A ce jour, la Seine-etMarne figure toujours parmi les plus mauvais départements de France en termes de couverture médicale.