HON. CHRISTOPHER SHARPLES,
COMMODORE DU ROYAL YACHT SQUADRON
« Pour tous les membres du Royal Yacht Squadron, le temps est une donnée importante et notre collaboration avec Rolex nous semble naturelle car nous avons de nombreuses valeurs en commun. Pour tous les marins du monde, l’apport de l’horlogerie à travers l’opportunité de calculer assez simplement la position en longitude, leur a permis d’appréhender la mer d’une façon nouvelle. Pour le Royal Yacht Squadron, cette relation au temps est essentielle, à tel point que le RYS accorde des points supplémentaires aux skippers qui viendraient, lors d’une régate, à faire leur point de façon traditionnelle avec chronomètre et sextant. » Comme le soulignait encore très justement le Commodore : « Il suffirait de peu de choses pour finalement rendre inopérants les satellites, garants du signal GPS. » Sans être alarmiste mais soucieux de savoir les marins à l’abri d’une panne, le RYS dispense des cours permettant de faire le point en mer de façon astronomique (sextant, chronomètre, octant). À noter que les apprentis skippers passant le brevet océanique sont tenus d’avoir des notions de calculs astronomiques, dont les résultats s’obtiennent en corrélant l’heure solaire vraie à l’heure de référence (GMT). Chose qu’a faite le Commodore, lorsqu’il a navigué vers l’afrique du Sud sur son propre bateau. Comme il le soulignait encore : « Le RYS possède un nombre incroyable de pendules et une personne est dédiée à leur mise à l’heure et à leur remontage, une fois par semaine. La dernière horloge en date (qu’il n’est pas nécessaire de remonter) est celle qu’a offerte Rolex au RYS, à l’occasion de la célébration de son bicentenaire. Cette pendule est bien plus qu’un chronomètre, car elle offre à tous l’heure, mais aussi les informations utiles aux marins de la région. Avec, dans le Solent, une marée puissante générant un courant de l’ordre de 2,5 à 3 noeuds, il est impératif d’avoir, en temps réel, des informations sur le niveau de la marée. Voilà pourquoi Rolex a développé une montre spécifique pour nous et à l’usage de tous les plaisanciers de la région. Car la pièce, si elle est bien dans l’enceinte du RYS, est aussi à la vue de tous. C’est notre contribution et celle de Rolex à la “belle plaisance”, que nous avons plaisir à entretenir ici. Et parce que l’histoire d’un Yacht Club et de ses 535 membres s’écrit au quotidien, nous avons pris le parti, étant à l’origine de la création de l’america’s Cup avec la “Coupe de 100 Souverains” organisée par le RYS en 1851 en marge de l’exposition universelle de Londres – mais plus connue sous l’appellation Coupe de Cent Guinées puis Coupe de l’america, de nous lancer de nouveau dans la compétition aux côtés de Land Rover. C’est d’ailleurs ici, à Cowes, qu’ont eu lieu récemment les premières manches de la Louis Vuitton Cup, premier pas d’un duel amical opposant des “syndicats de voile” de différentes nations, toutes bien décidées à remporter la coupe. »
barrant le Solent (détroit séparant l’île de Wight de la côte de Grande-bretagne), les voiles formaient un front mouvant sous la pression d’une légère brise. Ces conditions météorologiques, jamais rencontrées jusqu’alors, ont imposé aux unités rangées en 7 classes de choisir le meilleur cap avant de partir au coup de canon donné par le Royal Yacht Squadron devant le mythique Yacht Club. À noter, ce dernier fête, par le plus grand des hasards, son 200e anniversaire : il a été fondé en 1815, soit dix ans après la bataille de Trafalgar (1805). Le signal de départ tiré par l’un des canons posés en batterie sur le quai avait quelque chose d’un souvenir de bataille. La fumée à peine dissipée, les étraves des voiliers pointent déjà le large pour 603 milles nautiques d’une course qui serait assurément très disputée en raison de la météo assez particulière. Deux jours plus tard, les premiers multicoques pointent déjà à presque seulement 100 milles nautiques de l’arrivée. Le vent n’est pas vraiment de la partie, mais les arrivées s’annonçaient serrées : ce mardi 18 août à 13 h 30 GMT, Lionel Lemonchois sur Prince de Bretagne devançait Yann Guichard sur Spindrift d’à peine un mille nautique. Pratiquement sur le même cap, chacun devait voir les voiles de l’autre. La vitesse d’environ 9 noeuds des premiers « multis » laissait espérer les premières arrivées dans le courant de la soirée, à Plymouth. Avec une arrivée en deux jours et demi, on est loin du record détenu par Abu Dhabi, qui couvrait la distance, en 2011, en tout juste 1 jour, 18 heures et 39 secondes. Cette année, il aura fallu le double de temps à ces magnifiques voiliers, pourtant réputés rapides, pour couper la ligne d’arrivée. Qu’importe, le principe de ces régates est, avant tout, de participer à une sorte de « grand messe » où Eole préside et où chacun va tirer le meilleur parti de son voilier. Ici, tandis que le gros des monocoques croise les Scilly pour se rendre vers le rocher du Fastnet, les premiers, dont le monocoque Comanche (USA) en embuscade, rallient Plymouth en croisant les mêmes îles par le sud.