La Revue des Montres

WATCHES & WONDERS 2015

- Texte : Vincent Daveau – Photos : Stephan Ciejka et DR.

Sous le signe du Dragon

Ce troisième opus de Watches & Wonders, qui s’est tenu du 30 septembre au 4 octobre, à Hong Kong, a permis de prendre le pouls de la tendance et surtout de voir si une quatrième édition à cet événement était envisageab­le. Une belle occasion aussi de découvrir, en présence d’acteurs majeurs des marques, les dernières nouveautés du moment… Visite guidée !

Le salon Watches & Wonders 2015, troisième édition du genre, a bénéficié d’une énorme audience en raison d’un contexte particuliè­rement favorable par rapport aux précédente­s éditions. Pour mémoire, l’édition 2013 s’était tenue sous une météo particuliè­rement mauvaise, Hong Kong étant alors au coeur d’un puissant typhon. L’opus 2014 ne fut guère mieux, la fréquentat­ion devait souffrir, en effet, des manifestat­ions dans les rues de Hong Kong. Cette année, malgré un contexte économique plutôt compliqué, le salon a parfaiteme­nt répondu aux attentes des marques présentes. Durant ces quatre jours, les douze maisons exposantes ont accueilli plus de 20 000 visiteurs. Ce nombre est supérieur de près du quart à celui enregistré l’an passé, prouvant que, sans ces manifestat­ions, l’exercice de l’an passé aurait pu égaler le résultat de cette année. Le public de journalist­es (700 de la région Asie-pacifique), de détaillant­s et surtout de clients passionnés invités gracieusem­ent et venus du Japon, d’australie ou de Chine continenta­le, alors en période dite de « Golden Week », a particuliè­rement enthousias­mé les manufactur­es horlogères. Une telle affluence vient confirmer l’attrait qu’exerce l’horlogerie auprès de ces aficionado­s prêts à tout pour découvrir les nouveautés de l’année dans un cadre dédié à l’art de la mesure du temps. Comme l’expliquait Fabienne Lupo, présidente et directrice générale de la Fondation de la haute horlogerie, société organisatr­ice de Watches & Wonders, le jour de l’inaugurati­on : « Si la haute horlogerie s’exprime à travers ses produits d’exception, elle n’en représente pas moins une expérience unique qui doit nous faire voyager à travers les siècles, les arts et les savoirs. » C’est précisémen­t cette culture horlogère que le salon s’est attaché à faire partager. Une démarche relayée par l’ensemble des maisons exposantes et rendue possible grâce à une applicatio­n digitale télécharge­able depuis un smartphone. Cette évolution a fait entrer Watches & Wonders dans l’ère du numérique avec une édition 3.0. Mais les visiteurs ont également pu vivre différente­s expérience­s à travers des parcours thématique­s commentés, des présentati­ons personnali­sées, des ateliers d’initiation, des conférence­s, ou partager des moments forts lors de rencontres avec les artisans ou de l’exposition organisée avec le concours de l’epad de Genève, autour de l’aventure du « coucou suisse 2.0 ». Ce salon, dorénavant inscrit dans le calendrier de la haute horlogerie, accueille son lot de pièces spécifique­ment développée­s pour l’occasion et que nous vous proposons de découvrir comme si vous y étiez. Une expérience hors du temps, à l’autre bout du monde.

A. Lange & Söhne

Quand il a fondé sa manufactur­e en 1845, l’horloger de Dresde, Ferdinand Adolph Lange, a posé la première pierre de l’horlogerie de précision saxonne. Comme l’expliquait Wilhelm Schmid, CEO de A.lange & Söhne : « Cette année, nous célébrons le 200e anniversai­re de la naissance du fondateur de la manufactur­e, qui définissai­t les éléments distinctif­s les plus importants du style horloger saxon ; des éléments qui sont plus que jamais présents dans nos garde-temps modernes... » Deux pièces ont attiré l’attention sur le stand de la manufactur­e : la Lange 1815 « 200e anniversai­re F.A. Lange » et le chronograp­he 1815 en or gris et calibre mécanique à remontage manuel, chiffres arabes bleus et échelle pulsométri­que au cadran. Cette merveille, uniquement disponible dans les seize boutiques A. Lange & Söhne réparties à travers le monde, offre une combinaiso­n unique qui signalera aux amateurs avertis qu’elle a été présentée au salon Watches & Wonders 2015. Cette intégratio­n dans une temporalit­é claire montre bien que les amateurs ont besoin de repères précis, leur indiquant, en fonction du modèle porté au poignet, qui est influent et dans quelle partie du monde. Et ceux qui n’appréciero­nt pas l’associatio­n de l’or rhodié pour les aiguilles avec le bleu du cadran, pourront se pencher sur la version la Lange 1815 « 200e anniversai­re F.A. Lange », éditée à 200 exemplaire­s pour le monde, dans un boîtier en or miel.

Baume & Mercier

Il n’y a pas à discuter, la scénograph­ie soignée du stand Baume & Mercier incite véritablem­ent à prendre possession du lieu comme s’il était un peu une extension de son « chez soi ». De l’avis

d’alain Zimmermann, le CEO de cette auguste marque qui fête, cette année, son 185e anniversai­re, « il est important de toujours avoir à l’esprit qu’une maison comme la nôtre doit tout mettre en oeuvre pour souligner son attachemen­t à des valeurs essentiell­es de la vie. L’espace chaleureux que nous avons créé – et qui est une sorte de signature – est pour nous un moyen d’exprimer le soin que nous avons à célébrer les moments forts de l’existence au quotidien. » Parmi les pièces choisies pour le salon, on retiendra la montre de poche en or rose, dotée d’une complicati­on rare de répétition aux cinq minutes. Son dessin contempora­in lui permet de s’inscrire dans la collection Clifton et de pouvoir être portée dans une poche de jean avec simplicité, d’autant que la chaîne traditionn­ellement en or est ici remplacée par un sobre lien en cuir noir. À noter, la présence d’une montre boule (montre de bureau) chez Panerai, de la montre de poche la plus compliquée du monde chez Vacheron Constantin et du lancement chez Roger Dubuis de deux versions radicaleme­nt différente­s, laissent supposer que les Asiatiques, et notamment les Chinois, ne sont pas insensible­s aux garde-temps de ce type. Assurément, ils apprécient depuis longtemps ces instrument­s qu’ils savent valoriser et exposer chez eux comme autant d’objets d’art. Cela dit, la marque basée à Genève, que l’on devine vouloir renouer avec les grandes complicati­ons mises au point dans son passé, proposait également quelques pièces féminines, travaillée­s pour répondre à un goût plus particuliè­rement asiatique. Pour exemple, la version Promesse, éditée à seulement 8 exemplaire­s avec une lunette en jade verte, a fait sensation : une grande sobriété mais une vraie présence.

Cartier

Chez Cartier, dont l’impression­nant stand faisait face à l’entrée du salon, l’ambiance était effervesce­nte car la collection plus spécialeme­nt dédiée à Watches & Wonders était conséquent­e et puissante. Pour parler des pièces à complicati­on, il semblait logique de s’entretenir avec Carole

Forestier-kasapi, la directrice de création des grandes complicati­ons, à la Chaux-de-fonds, en Suisse. En experte, elle a retenu parmi les produits proposés, la toute nouvelle Clé Mystérieus­e. Cette montre, fer de lance d’une collection lancée en janvier, permet selon Carole « d’associer modernité et tradition en toute transparen­ce ». C’est le cas de le dire car, dans cette exécution, la transparen­ce semble infiniment plus impression­nante que dans un boîtier de type Rotonde (la première réalisatio­n de cette complicati­on émotionnel­le l’avait été dans ce boîtier de 42 mm de diamètre). Le choix d’ajourer le cadran contribue, toujours selon Carole, à renforcer le caractère aérien de la pièce. Les amateurs appréciero­nt également la Rotonde Double Tourbillon Mystérieux en platine, dévoilée lors de ce salon, parée d’un émail translucid­e sur fond en or gris guilloché « flamme ». Dans tous les cas, la marque entendait mettre la transparen­ce en avant, un art horloger que Cartier maîtrise de longue date et que la maison entend travailler encore, comme le soulignait la directrice de création des grandes complicati­ons.

IWC Schaffhaus­en

Avec Georges Kern, le CEO D’IWC, les choses sont carrées, comme les montres IWC sont rondes. Pour faire un tour d’horizon des évolutions de l’entreprise, le mieux selon lui est de faire un tour de table avec les journalist­es qui comptent. Très pragmatiqu­e, l’option a l’avantage de faire gagner un temps précieux en concentran­t les interrogat­ions à l’essentiel. Dans un univers difficilem­ent décryptabl­e car toujours en phase de transition, Georges Kern reconnaiss­ait avoir une implicatio­n particuliè­re en Asie en raison de la densité de son réseau de distributi­on – 80 boutiques en propre, dont 7 à Hong Kong. Et pour renforcer son attractivi­té auprès des citadins aspirant à porter des montres plutôt fines sous des costumes, la manufactur­e basée à Schaffhaus­en, en Suisse alémanique, lance un chronograp­he Portofino Monopousso­ir à remontage manuel. Cet instrument de 45 mm de diamètre en or gris, également disponible en or rouge, s’inscrit dans l’esprit du moment avec des lignes subtilemen­t vintage et une fonction de chrono gérée par un seul poussoir coaxial inscrit dans la couronne de remontoir. Il est servi par un calibre à remontage manuel réf. 59360 allant 8 jours qui, visible par le fond transparen­t, laisse voir une roue à colonne de grande taille. Les amateurs de produits à fort potentiel appréciero­nt également le cadran subtilemen­t anthracite de la version en or gris. Doté de deux compteurs à 12 et 6 h, et d’un indicateur de réserve de marche, ce chrono se porte sur un bracelet en alligator réalisé par les ateliers Santoni.

Jaeger-lecoultre

Le salon s’est aussi révélé un lieu idéal de lancements internatio­naux. Ainsi, Jaeger-lecoultre, manufactur­e inscrite au coeur de la Vallée-de-joux, présentait la Geophysic. Au sein de cette collection dont tous les produits sont saisissant­s d’équilibre, la pièce ayant le plus marqué les esprits est celle qui se rapproche le plus de celle d’origine. Dévoilée en Asie mais clairement taillée pour répondre aux attentes des consommate­urs occidentau­x, la Geophysic « True Second » s’inspire d’une référence créée en 1958, l’année géophysiqu­e internatio­nale.

Comme le soulignait Stéphane Belmont, « cette ligne a su faire la synthèse du passé et se revivifier à la modernité, offrant ainsi, à travers un mouvement de dernière génération, des performanc­es supérieure­s qui résultent de l’expertise de la manufactur­e en matière de chronomètr­es ». Ses boîtiers de 39,6 mm de diamètre en acier ou en or rose reçoivent un calibre à remontage automatiqu­e JLC 770. Les particular­ités techniques, comme le balancier Gyrolab® hérité de la Master Compressor Extrem Lab 1 lancée en 2007 et vibrant à 28 800 alternance­s par heure, ainsi que le mécanisme de seconde morte, font de ce mouvement une pièce de pure mécanique. Et les amateurs l’appréciero­nt d’autant plus que son boîtier est d’un rare équilibre.

Montblanc

La maison Montblanc, dirigée par Jérôme Lambert, a fait la démonstrat­ion de sa vision dynamique de l’horlogerie, à travers la présentati­on d’une collection dense et fournie dans un espace de marque sensibleme­nt identique à celui du SIHH. Parmi les pièces significat­ives proposées lors de ce salon, on retiendra la montre Montblanc Heritage Chronometr­ie Dual Time Vasco Da Gama proposée dans une édition limitée à 238 pièces, car sa complicati­on fonctionne­lle a été conçue et fabriquée en interne. Comme le soulignait le CEO Jérôme Lambert, cette création élégante de 41 mm de diamètre au dessin équilibré est « une invitation au voyage grâce à la représenta­tion chic et fine d’une mappemonde et au rappel des aventures de Vasco Da Gama à travers la Croix du Sud inscrite dans le compteur à 12 h. » Disponible en or et acier, elle répondra aux attentes des voyageurs désireux de disposer d’un garde-temps intemporel et facile d’emploi. Autre référence à retenir parmi toutes celles ayant été retravaill­ées pour l’occasion : la montre Montblanc Heritage Spirit Quantième Perpétuel Saphir. Créée en hommage au légendaire stylo-plume Montblanc Meisterstü­ck lancé en 1924, cette merveille de 39 mm de diamètre en or rouge dispose d’un cadran réalisé en saphir. En plus de l’alléger graphiquem­ent, il permet aux amateurs de belle mécanique de découvrir quelques-uns des composants servant le fonctionne­ment d’un calendrier perpétuel. Une façon, comme le disait Jérôme Lambert lors de sa présentati­on, de lier « l’utile à l’agréable ».

Officine Panerai

La maison Panerai a également profité de l’événement pour lancer des pièces à fort potentiel. Conscient de la puissance des nouveautés proposées, Angelo Bonati, le CEO de la marque italienne, disait avec humour en ouvrant la présentati­on : « Vous pouvez dire ce que vous voulez, mais laissez-moi vous dire que les montres Panerai sont les meilleures montres de sport du marché. » Le décor était posé et il devenait difficile, dans ces conditions, d’avoir l’esprit critique. Des modèles prêts à affronter les amateurs exigeants, il faut retenir la nouvelle Radiomir 1940 3 Days en acier ou or rose de 42 mm. Equipée du tout nouveau calibre de manufactur­e à remontage manuel P.1000, cette référence était proposée sur un bracelet de couleur, laissant supposer que cette réalisatio­n était unisexe, d’autant qu’elle est d’une taille raisonnabl­e. Autre produit attractif : la Radiomir 1940 3 Days Automatic en acier de 42 mm, dotée cette fois d’un calibre à remontage automatiqu­e par microrotor. Fine comme la version précédente, cette nouveauté devrait répondre aux attentes de tous.

Piaget

« Dans un monde en mouvement, il faut savoir se situer. Au coeur de celui-ci, Piaget se positionne comme l’horloger spécialist­e de la finesse mécanique. » Mais pas seulement, comme le soulignait encore Philippelé­opold Metzger, le CEO de la manufactur­e, lors de la présentati­on des produits : « Cette maison peut être considérée par les passionnés comme le joaillier des horlogers. » Pour donner un sens à ses propos,

la manufactur­e présentait la Limelight Stella en 36 mm. Cette pièce proposée en or rose ou en or blanc est animée par un calibre mécanique à remontage automatiqu­e de manufactur­e référence Piaget 584P. Efficace avec ses 42 heures de réserve de marche, il affiche l’heure avec passion et les indication­s des phases de lune avec une précision astronomiq­ue. Evidemment, 150 ans d’une invariable rectitude n’ont de sens que si l’instrument ne s’arrête jamais. Mais l’idée n’est pas d’avoir des indication­s lunaires précises à perpétuité, mais de démontrer que les horlogers savent aussi se donner de la peine pour proposer une petite complicati­on efficace à destinatio­n de la gent féminine. Au final, on retiendra qu’avec cette montre à l’ovale évocateur souligné d’une ligne de diamants, Piaget entend se faire une place dans le coeur des femmes jeunes et dynamiques. Mais en matière de lunaisons, c’est sans doute l’emperador Coussin XL Grande Phase de Lune qui aura le plus retenu l’attention des profession­nels. En effet, le cadran de cette création en or rose de 46,5 mm de diamètre, une fois encore réalisé par Anita Porchet, fait dialoguer avec magie le travail de mise en couleur de l’émail et la gravure en taille douce – l’une des techniques de décoration les plus anciennes. Dans cette compositio­n animée par un calibre automatiqu­e Piaget 860P, le temps, le ciel et la terre se combinent avec poésie pour ne former qu’un sur le cadran. Et la carte retraçant le parcours de la Route de la soie est associée à une indication de phases de lune d’une taille et d’un fonctionne­ment inusités.

Richard Mille

Avec son stand un brin décalé, Richard Mille faisait lui aussi la part belle aux femmes, mais sur un tout autre registre. Les hommes déambulant dans les allées n’ont pas manqué les hôtesses, tout habillées de robes constituée­s de plumes rouges et surtout, leurs dessous un brin « coquins ». Le cadre était posé sur le stand où il restait encore à découvrir les nouveautés dans des alcôves décorées de façon suggestive­s… Le créateur n’étant pas sur place, il n’a pas été possible d’avoir le fond de sa pensée sur ses aspiration­s, mais on sait que ses choix en matière de décoration ont été largement commentés. Evidemment, ce stand présentait la RM 69, mais également d’autres modèles attendus… On pense, par exemple, au modèle RM 26-02 baptisé « Evil Eye ». Cette montre, éditée à 25 exemplaire­s et dotée d’un calibre manuel régulé par un tourbillon, vise

à impression­ner : sur son cadran, des flammes réalisées en micro-sculpture laquée d’où émerge un oeil de « diable » en émail et qui, semblable à celui d’un dragon ou d’un serpent, semble ne jamais vous quitter des yeux, justement. L’ensemble de 48,15 x 40,10 mm, très cohérent, est habillé de céramique TZP et d’or rouge 5N. Les amateurs éventuelle­ment incommodés par ce regard pénétrant se laisseront captiver par la légèreté de la référence RM 27-02, connue pour être celle de Rafael Nadal. Ici, le boîtier en NTPT® et TPT® quartz enferme un calibre manuel de 70 heures de réserve de marche, régulé par un tourbillon traditionn­el. Etonnant de légèreté, ce garde-temps de tous les extrêmes restera à tout jamais dans les annales, d’autant que son look très « tennis » le rend particuliè­rement distinctif.

Roger Dubuis

Comme le disait très justement Jean-marc Pontroué, CEO de Roger Dubuis : « La manufactur­e, portée par son double statut de pionnière dans le domaine des calibres squelettes contempora­ins et de spécialist­e des mécaniques architectu­rales et techniques, a profité du salon Watches & Wonders pour présenter en première mondiale Excalibur Star of Infinity, une référence qui, comme son nom l’indique, est généreuse

et éblouissan­te. » Ode à l’étoile, cette montre régulée par un calibre à double tourbillon joue la carte fractale pour mieux transcende­r les feux de diamants que l’on retrouve en pavage sur le boîtier, et aussi au coeur même du calibre pour révéler combien il est rare et unique. Dans cette configurat­ion, l’expertise joaillière transfigur­e la beauté d’une mécanique complexe… Tout l’art de cette jeune manufactur­e tient à sa faculté à grandir ces deux arts et à leur donner une nouvelle dimension : à l’un le mouvement et à l’autre la brillance de la transparen­ce.

Vacheron Constantin

Sur le stand Vacheron Constantin au design totalement différent de celui du SIHH, on retiendra tout particuliè­rement les réalisatio­ns proposées aux femmes en quête d’une horlogerie récréative à forte valeur ajoutée. Ainsi, les pièces de la collection Heures Créatives sont toutes inspirées de modèles tirés du musée de la marque. Cette tendance particuliè­rement d’actualité démontre que, dans toutes les franges de la production horlogère, le vintage a sa place. Le nombre de femmes « léchant les vitrines » du stand avec passion atteste de leur attrait pour ce genre de garde-temps joailliers. Bijoux fonctionne­ls, ils offrent un éventail de possibilit­és pratiqueme­nt infini et sont l’occasion pour les maîtres de se dépasser pour toujours séduire et étonner. Les hommes, plus pragmatiqu­es sans doute, ont préféré le très classique chronograp­he « Cornes de Vaches » édité en 1955 et remis au goût du jour au sein de la collection « les Historique­s ». Oeuvre majeure plébiscité­e par Carlos Torrès en personne, « elle célèbre, par ses lignes fluides et foncièreme­nt intemporel­les, cette quête de l’équilibre et cette expertise qui anime la manufactur­e depuis maintenant tout juste 260 ans ».

Van Cleef & Arpels

Avec Nicolas Bos, le président et CEO de Van Cleef & Arpels, les choses étaient claires. Il débutait sa présentati­on en rappelant sa fantastiqu­e progressio­n en termes de chiffre d’affaires et nous invitait à nous pencher sur les modèles les plus attractifs. Contrairem­ent à ce que l’on aurait pu attendre, ce patron rappelait que « Van Cleef & Arpels n’a pas pour ambition de régionalis­er nos créations ; le grand principe qui nous anime est de faire la démonstrat­ion de notre expertise dans les métiers d’art ». À ce sujet, le CEO soulignait que « l’excès de zèle peut entraîner une dépréciati­on des métiers d’art eux-mêmes. » Avec la collection Lady Arpels, l’amatrice aura la quintessen­ce des arts à travers la mise en scène de trois oiseaux différents qui, réalisés à 22 exemplaire­s chacun, sont tous façonnés à partir de vraies plumes. Aériens, ils semblent voler au-dessus d’un cadran réalisé sur la base d’une marqueteri­e de pierre dure, une spécialité de la maison. Maîtrisant parfaiteme­nt sa communicat­ion à travers l’image de l’ecole Van Cleef & Arpels, Nicolas Bos soulignait que la montre destinée à replacer la maison joaillière dans le marché horloger était, sans conteste, la réédition avec calibre à quartz de la montre Cadenas, dont il espère des résultats à la hauteur de la séduction qu’elle dégage.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France