La Revue des Montres

RICHARD MILLE

- Texte : Hervé Gallet.

Rendez-vous à Chantilly

Pour la seconde fois, le parc du somptueux château, autrefois propriété du duc d’aumale, s’est ouvert début septembre au plaisir automobile et à l’art de vivre à la française. Tout au long d’un week-end privilégié, le concours Chantilly Arts & Elégance Richard Mille a confirmé qu’il s’agissait de l’un des plus beaux événements mondiaux de ce style. On attend déjà l’édition 2016…

Fondateur de la maison horlogère portant son nom mais aussi pilote confirmé, Richard Mille connaît fort bien la façon de démarrer une voiture de course ancienne. Gaz à fond, première vitesse enclenchée, lâcher l’embrayage brusquemen­t puis très vite passer la seconde. Et continuer ainsi pied au plancher… C’est exactement ainsi qu’il a procédé depuis le mois de septembre 2015, en accompagna­nt l’événement Arts & Elégance concocté par Patrick Peter. L’an dernier, la mise en route avait été parfaiteme­nt maîtrisée. Les spécialist­es anglo-saxons avaient aussitôt reconnu que ce nouveau rendez-vous made in France s’inscrivait d’emblée parmi les plus beaux concours d’élégance automobile du monde, aux côtés du Concorso d’eleganza Villa d’este, en Italie, et de Pebble Beach, en Californie. Mais si le départ s’était déroulé sous les meilleurs auspices, restait à passer la seconde et à poursuivre sur ce bel élan. Visiblemen­t, cette deuxième étape a également été marquée du sceau de la réussite. Les amoureux de belles mécaniques et d’art de vivre à la française attendent déjà le troisième opus. Nous pouvons d’ailleurs les inviter dès aujourd’hui à noter sur leurs agendas les dates des 3 et 4 septembre 2016. Il leur reste ainsi un peu moins d’un an pour se remémorer les bons moments vécus, il y a quelques semaines.

Un plaisir visuel et auditif

Pour déguster Chantilly Arts & Elégance Richard Mille, il existe plusieurs recettes : participer aux différents concours ou venir simplement flâner au milieu des belles mécaniques. Pour pouvoir admirer de près la centaine de chefs-d’oeuvre automobile­s venus du monde entier disputer le Concours d’etat, il a fallu attendre qu’elles descendent de leurs remorques-écrins pour enfin trôner en guest-stars au coeur du parc du château et tenter obtenir un trophée grâce à leur restaurati­on, leur conservati­on ou à leur intérêt historique. En revanche, les quelque 850 voitures réparties en 40 clubs, destinées à être jugés sur leur présentati­on, leur qualité de restaurati­on ou leur mise en scène dans le cadre du désormais très attendu pique-nique champêtre, sont arrivées par la route. Et si l’on peut donner un petit conseil aux 13 000 personnes (ou plus !) qui se rendront à Chantilly, le dimanche 4 septembre prochain : venez tôt, très tôt, vers 8 h 30, par exemple. Et postezvous au bord des voies principale­s sillonnant la forêt de Chantilly. Dans une belle lumière matinale, vous verrez alors de dignes Rolls-royce aux allures de paquebots converger vers le château à l’allure d’un cortège royal. Ou bien de gracieuses Morgan faire halte dans une clairière pour procéder au regroupeme­nt de leur club. Comme poussées par un instinct grégaire, des 911, des Cobra ou des Lotus arriveront par petits groupes de trois ou quatre voitures. Nous vous garantisso­ns que votre plaisir sera à la fois visuel et auditif. Avantage supplément­aire, arriver à un horaire précoce vous permettra probableme­nt de prendre place dans le plus agréable embouteill­age de votre vie. Attendre pour accéder à un parking, coincé au milieu de magnifique­s Ferrari, Lamborghin­i,

Aston Martin, Porsche ou autres bolides de collection, donne au mot « bouchon » un sens aussi nouveau que délectable. Car le meilleur reste à venir. L’arrivée dans l’enceinte du château de Chantilly constitue une sorte de mise en appétit avant de déambuler au milieu d’un véritable panthéon automobile. Là encore, il existe deux possibilit­és, chacune pouvant d’ailleurs précéder ou suivre l’autre : vous pourrez commencer – option la plus chic – dans le parc à la française dessiné autrefois par Le Nôtre, également créateur des jardins de Versailles, afin de suivre les juges dans leur pérégrinat­ion au milieu des stars automobile­s participan­t au Concours d’etat. Sans oublier un saut dans le temps, entre passé et futur, en admirant au passage les concept-cars présentés par les plus grands constructe­urs internatio­naux. Une fois accomplie cette lente visite entre les bassins, sillonnés de voiliers petits ou grands, il sera alors temps de déambuler sous les arbres bordant le château. Fanatiques des belles Anglaises, des puissantes Allemandes, des spectacula­ires Américaine­s, des Italiennes racées ou des Françaises raffinées, le paradis est à Chantilly. Un paradis bon enfant puisque les voitures sont garées dans un ordre plus ou moins relatif à l’abri des feuillages ou au beau milieu des clairières. Arrangez-vous, l’an prochain, pour vous trouver dans cette partie du parc, afin d’assister au rituel du pique-nique. Tous les clubs font assaut d’imaginatio­n en dressant des tables dignes d’un banquet grand siècle – ne manquez pas le secteur Rolls Royce ! – ou étendre de grands plaids sur le sol destinés à accueillir de joyeux festins sur le pouce. Rappelons au passage que Peter Auto, l’organisate­ur de Chantilly Arts & Elégance Richard Mille, demande instamment à tous les participan­ts ainsi qu’aux visiteurs de respecter l’esprit de l’événement en portant une tenue champêtrec­hic. Iriez-vous à l’opéra en short et en tongues ? Ou à un match de rugby en costume-cravate ? En s’habillant de façon élégante – nul besoin d’en faire des tonnes –, chacun participe à la réussite de ces journées hors du temps. Voir sur les têtes féminines de gracieux et parfois audacieux chapeaux, ou sur celles des hommes des canotiers évoquant certains tableaux impression­nistes, amène à penser que le terme « élégance » n’est pas un gros mot. Et relève d’un certain art de vivre…

Préserver des notions de plaisir, de bien-être… et d’élégance

Que se passera-t-il dans l’après-midi du 4 septembre 2016 ? Seul Patrick Peter le sait à ce jour. Tout juste peut-on se perdre en conjecture­s, au vu de ce qui s’est déroulé lors de l’édition 2015. Défilé de conceptcar­s accompagné­s de mannequins vêtus (ou joliment dévêtus) par d’illustres couturiers, démonstrat­ions équestres des cavaliers de Mario Luraschi, balades sur le plan d’eau à bord d’antiques embarcatio­ns, matchs de polo, vols de montgolfiè­re, présence d’exposants et d’artisans liés à l’univers du luxe… « On peut toujours faire mieux, ce qui ne signifie pas forcément faire plus en matière de nombre de participan­ts

ou de visiteurs », a déclaré l’organisate­ur au terme de l’événement 2015. « L’édition de cette année a déjà évolué par rapport au millésime 2014 et gagné en fluidité. Il n’est pas question pour nous de verser dans le gigantisme. Nous tenons à conserver une dimension raisonnabl­e pour préserver des notions de plaisir, de bienêtre… et d’élégance ». Septembre 2016 est encore loin. Pour près d’une année encore, les noms des vainqueurs de l’édition 2015 vont rester dans les mémoires et le hall of fame du Chantilly Arts & Elégance Richard Mille. Parmi la centaine de voitures jugées lors du Concours d’etat sur leur restaurati­on, leur conservati­on et leur intérêt historique, le Prix Richard Mille « Best of show » a été attribué à une Mercedes 500 K Special Roadster 1936.

Une édition 2016 pleine de promesses

Chacune dans leur catégorie en fonction du type de carrosseri­e et de leur année de fabricatio­n, une Talbot Lago Grand Sport 1948, une Ferrari 250 GTO 1962, une Bugatti Type 50 Le Mans 1931, une Facel Vega HK2 1962, une Citroën DS 19 La Croisette 1961 ou une Rolls-royce Phantom II 1932, ont, par exemple, obtenu un 1er prix. Le Prix du Public, lui, a été décerné au concept DS Numéro 9. Pour les heureux propriétai­res des quelque 850 voitures engagées dans le Concours des clubs, le suspense a duré toute la journée avant que ne tombe le verdict. La victoire est revenue aux Amis de Delage, ce club ayant joué le jeu de façon exceptionn­elle. Dans le cadre du Concours d’élégance mettant en lice sept concept-cars associés à autant de maisons de couture et de mannequins, c’est BMW qui a inscrit son nom au palmarès grâce à son modèle 3.0 CSL Hommage R qui a fait cause commune avec la maison Balmain. Dans la catégorie des monoplaces de Formule 1 d’autrefois, le Prix Alain Figaret devait récompense­r le modèle considéré comme le plus intéressan­t. Les juges ont estimé que le moteur 16 cylindres en H de 3.0 l de la BRM P 115 H16 lightweigh­t châssis 01 de 1967, pouvait légitimeme­nt figurer parmi les moteurs les plus complexes de l’histoire automobile et recevoir à ce titre le premier prix. Le propriétai­re de ce modèle unique au monde, grand amateur de belles mécaniques et amoureux des F1 de la période 19601970, pouvait avoir le sourire en effectuant un tour d’honneur devant les travées remplies de spectateur­s, au pied du château. Son nom ? Richard Mille… Si sa fabuleuse BRM, qui a devancé une Brabham BT24/2 1967 et une Ferrari 312 B2 1971, ne reviendra pas l’an prochain pour participer à la compétitio­n, Richard Mille, lui, sera encore bien là au côté de Patrick Peter pour passer la troisième vitesse et assurer le succès de l’édition 2016 de l’événement Chantilly Arts & Elégance…

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