LA COLLECTION MADEMOISELLE PRIVÉ SUBLIME LES SYMBOLES CHANEL
CAMÉLIAS, LIONS, COMÈTES… GABRIELLE CHANEL ÉTAIT ATTACHÉE à UN LANGAGE POÉTIQUE. CES
MONTRES EN OFFRENT UNE INTERPRÉTATION UNIQUE EN ALLIANT HORLOGERIE, JOAILLERIE ET
MÉTIERS D’ART.
Qui peut dire le rapport qu’entretenait Gabrielle Chanel avec le temps, avec les heures qui tournent et les jours qui s’enfuient ? Selon elle, une seule chose ne se démodait jamais et pouvait tutoyer l’éternité : le style. D’un caractère fort et entier, celle que l’on surnommait “Mademoiselle” au sein de sa maison est toujours restée fidèle à ses idées, à ses goûts, à ses sources d’inspiration qui nourrissaient ses collections. Parmi ces éléments récurrents figurait une fleur un peu étrange, androgyne et ambiguë, sans parfum, sans épine, et qui fleurissait en hiver. Bref une fleur totalement en accord avec son goût pour la provocation et la transgression des codes de la séduction : il s’agit du camélia, par ailleurs symbole de pureté et de longévité en Asie. Alors qu’il appartenait depuis le xixe siècle au vestiaire masculin et qu’il se portait habituellement au revers de la boutonnière des dandys de la Belle Epoque, Gabrielle Chanel choisit en 1923 de s’en emparer pour le décliner au féminin. De cette fleur affichant des rondeurs géométriques et un agencement des pétales d’une parfaite régularité, elle fit un élément fondamental de son environnement. Plus encore, une signature stylistique. Jamais elle ne cessa de s’en faire livrer rue Cambon, de véritables ou des camélias de tissu, de plumes ou d’autres matières encore. Elles les aimaient surtout de couleur blanche afin de rehausser une petite robe noire ou une tenue un peu stricte, les fixait à la boutonnière d’un tailleur, les piquait dans les cheveux de ses mannequins. Chez Chanel, le camélia fleurissait partout… Tout comme rugissaient des lions ou brillaient des comètes, autres symboles chers à Mademoiselle que l’on retrouvait souvent dans la décoration de son appartement ou sur ses créations. « Je veux couvrir les femmes de constellations », avouaitelle, voyant dans les étoiles filantes un thème intemporel et éternellement moderne.
Les fleurs du temps
Les années ont passé. Gabrielle Chanel s’en est allée en 1971 pour entrer dans la légende, restant dans les mémoires comme l’image même du luxe et de la mode. Et son esprit a continué de planer sur la rue Cambon… En 2012, au moment de concevoir une nouvelle collection mariant horlogerie et joaillerie, sa maison a choisi de lui rendre hommage à travers tous ces éléments décoratifs chers à son coeur. Avec, au passage, un clin d’oeil au passé avec les deux mots figurant sur la porte de son bureau. C’est ainsi que la collection Mademoiselle Privé, pour laquelle Chanel a développé un nouveau boîtier de 37,5 mm de diamètre, a commencé à mettre en scène camélias, lions et comètes, grâce à des métiers d’art tels que la gravure, l’émaillage ou le sertissage. La fleur a éclos sous forme d’une sculpture de nacre ou d’un motif tournant faisant office de petite seconde. Etoiles et lions sont devenus des oeuvres d’art étincelantes de diamants et de pierres précieuses. Des décors inspirés des paravents chinois en laque de Coromandel, que Gabrielle Chanel collectionnait dans son appartement, se sont mis à resplendir sur des miniatures en émail grand feu. « J’aime les paravents chinois depuis que j’ai dix-huit ans, racontait-elle. J’ai cru m’évanouir de bonheur quand chez un marchand chinois, j’ai vu pour la première fois un Coromandel… Les paravents, c’est la première chose que j’ai achetée. » Depuis, chaque nouvelle année s’accompagne de déclinaisons toujours renouvelées d’une montre, qui voit sa couronne disparaître, afin d’offrir au boîtier une forme ronde parfaite. Et sous les doigts des plus grands artisans – émailleurs, graveurs, ciseleurs, sertisseurs, laqueurs et brodeurs–, la collection Mademoiselle Privé continue d’écrire de nouvelles pages de ce grand chapitre de l’horlogerie Chanel.