LA J12 SE RÉINVENTE EN GARDANT L’ESSENTIEL DE SON LOOK INITIAL
SI ELLE RESSEMBLE AU MODÈLE ICONIQUE NÉ IL Y A VINGT ANS, LA J12 VERSION 2020 S’EN DIFFÉRENCIE PAR DE NOMBREUX DÉTAILS.
Pour étonner son entourage, a fortiori quand il s’agit d’amateurs d’horlogerie, la méthode est simple : que l’on porte une chemise ou un pull, ne laisser dépasser de la manche qu’un quart environ du boîtier de la J12 Paradoxe. Puis effectuer un léger mouvement de poignet pour révéler la montre dans son ensemble. Effet de surprise garanti ! On la croyait intégralement noire, elle est en réalité noire et blanche. Une composition inattendue qui repose sur un fort contraste de couleurs et une asymétrie remplaçant l’habituelle symétrie des garde-temps. Pour le dictionnaire, un paradoxe est une association de deux idées contradictoires. Ou encore une proposition surprenante allant contre le sens commun. Pour Chanel, c’est une montre, une pièce qui interprète à sa manière l’association de deux couleurs. « La J12 Paradoxe n’est pas une création académique, reconnaît volontiers Arnaud Chastaingt. Il y a une forme d’abstraction dans cette montre qui n’est pas pour me déplaire, de surréalisme peut-être ! Cette montre n’acceptera pas tous les poignets et je sais par avance qu’il faudra faire preuve d’une certaine audace pour l’apprivoiser. »
Un décolleté de diamants baguettes
Tout le secret de cette pièce tient dans l’association de deux coiffes de céramique de dimensions différentes, accolées pour former le boîtier. « La céramique ne se laisse pas tailler sans effort, expliquet-on au sein de la manufacture Chanel. Assurer une découpe parfaite, sans casser la matière, requiert une expertise particulière. Les deux parties sont ensuite assemblées sur un support métallique dans lequel la glace de fond est chassée. »
Les spécialistes indiquent, par ailleurs, que la fabrication de cette J12 nécessite le façonnage d’éléments bicolores spécifiques, le cadran et la lunette : « Le cadran tampographié se laisse couvrir intégralement de blanc, puis de noir sur sa partie droite. La bague de la lunette, quant à elle, a été d’abord colorisée par tampographie, en noir puis en blanc pour un rendu bicolore. »
Mais Arnaud Chastaingt ne s’est pas arrêté à ce contraste noir/blanc. « J’ai également fait le choix d’illustrer cette dualité sur le territoire de la haute horlogerie. À cette occasion, la céramique blanche a laissé place à un décolleté de diamants baguettes, mis en lumière par la découpe asymétrique d’une robe de céramique noire. »
Précieux paradoxe…