La Revue des Montres

RENDEZ-VOUS

Watches & Wonders, l’interview

- Par Stephan Ciejka

Avec plus de deux fois plus de marques participan­tes, avez-vous été tenté d’allonger la durée du salon ?

« Lorsque nous avons décidé d’ouvrir la plateforme digitale à d’autres marques, les dates d’un salon sur sept jours, compte tenu de l’arrivée de nouveaux entrants, étaient déjà annoncées. Notre volonté était de le maintenir aux mêmes dates, qu’il soit offline ou online, pour rassembler autour de ce temps fort, les principaux acteurs de l’horlogerie et assurer ainsi la continuité des affaires commercial­es. »

Watches & Wonders est un salon très qualitatif. Comment le faire passer à l’écran ?

« Qu’il s’agisse d’un salon physique ou d’un salon digital, les critères d’excellence sont les mêmes. Notre objectif est celui d’offrir à nos invités l’expérience inédite d’un salon digital, tout en restant fidèle à nos valeurs, à ce qui a fait la renommée de cet événement pendant près de trente ans, en termes de niveau de services et d’hospitalit­é. Les visiteurs pourront vivre une expérience unique, se rencontrer, échanger, participer à des fils de discussion­s, grâce aux nouvelles fonctionna­lités de la plateforme (Live Chat, Vidéo Chat, Live Streaming, Zoom, etc.). Notre objectif est d’offrir une expérience complète et un haut niveau de service à nos visiteurs : expérience, interactiv­ité et personnali­sation, si on devait résumer en trois mots. »

Le numérique peut-il transmettr­e l’émotion aussi bien que le physique ? L’horlogerie ne risque-t-elle pas de devenir aussi virtuelle ?

« Rien ne pourra remplacer l’émotion d’avoir une pièce d’exception entre les mains. On est dans une industrie où la main de l’homme est essentiell­e, on parle de métiers d’exception, de savoir-faire rares. Le digital aujourd’hui offre une expérience différente, il ouvre de nouveaux horizons, surtout très complément­aires. En fonction des technologi­es utilisées, on peut atteindre un niveau de détail inégalé, sans parler de la réalité augmentée ou d’autres expérience­s virtuelles qui ouvrent grand le champ à l’innovation et l’imaginaire. Je parlerais plutôt du digital au service de la main de l’homme ou au service de l’industrie. Les deux sont complément­aires et se servent mutuelleme­nt. »

Watches & Wonders reste-t-il un salon avant tout profession­nel ou glisse-t-il de plus en plus vers le grand public ?

« Pendant dix jours, le salon va mettre l’horlogerie mondiale à l’honneur ! D’abord online, puis offline. Premier temps fort avec Watches & Wonders Geneva, une édition totalement digitale réservée aux profession­nels (médias, détaillant­s et clients finaux des maisons exposantes) qui se tiendra du 7 au 13 avril 2021 online, avec près de 23 000 invités par les maisons. La plupart des contenus, des lancements de produits, des présentati­ons des nouveautés, des panels discussion­s, seront ensuite rendus publics et disponible­s en replay sur notre plateforme www.watchesand­wonders.com.

Direction la Chine ensuite pour Watches & Wonders Shanghai, du 14 au 18 avril 2021, au West Bund Art. Une deuxième édition qui se déroulera sur cinq jours et permettra d’accueillir un plus large public, sur invitation uniquement et dans le respect des mesures sanitaires mises en place. Le but est de prendre un temps concentré mais qualitatif avec nos partenaire­s profession­nels que sont la presse et les détaillant­s. Bien évidemment, ce salon ultime s’adresse à nos clients et à tous ceux qui veulent en savoir plus ou découvrir la haute horlogerie. Nous attendons un reach de près de cent millions. »

L’organisati­on d’un salon à Shanghai augure-telle la régionalis­ation de Watches & Wonders ?

« Watches & Wonders Geneva est, et restera toujours, l’événement majeur qui lance l’année horlogère. C’est la fashion week et le Davos de l’horlogerie, où se réunissent les principaux acteurs, avec 38 maisons participan­tes cette année, soit le double de l’année passée.

À cela s’ajoutent des salons régionaux visant à se rapprocher de nos clients finaux. Aujourd’hui, la Chine est le seul pays qui permet d’accueillir des événements physiques. Watches & Wonders est avant tout un concept global, qui se décline aussi bien online, avec la plateforme digitale (www.watchesand­wonders.com), qu’offline avec la tenue d’événements physiques, que ce soit à Genève ou ailleurs dans le monde. »

Avez-vous déjà déterminé la date d’une prochaine édition physique à Genève ?

« Comme annoncé dans notre communiqué de presse, le prochain salon physique, qui sera aussi le plus grand événement horloger jamais organisé, est prévu en avril 2022, à Palexpo, à Genève. Ce projet reste plus que jamais d’actualité, je dirais même qu’il est très attendu. Il est intéressan­t de constater qu’après deux ans sans salon Watches & Wonders, et événement physique à Genève, l’engouement pour 2022 n’a jamais été aussi élevé. C’est un vrai changement. Cela démontre aussi l’importance et la dimension d’un salon physique intégré dans une propositio­n “omnichanne­l” et digitale. »

Quels sont les projets culturels de la Fondation ?

« Nous continuons de travailler pour promouvoir et faire rayonner l’excellence horlogère dans le monde, avec 42 marques partenaire­s de la Fondation aujourd’hui. Certes, la situation sanitaire nous a obligés à redimensio­nner certaines de nos activités. Aujourd’hui, nous sommes très actifs dans le domaine de la formation avec la FHH Academy, où nous avons formé près de 16 000 personnes dans le monde depuis 2014 et conduit plus de 5 000 certificat­ions. Nous sommes également très concernés par tout ce qui touche à la responsabi­lité sociale d’entreprise (économie circulaire, fabricatio­n neutre en carbone, utilisatio­n de matériaux recyclés, etc.), et avons de plus en plus de demandes des maisons pour les accompagne­r sur ces sujets. Nous sommes en train de développer des modules de formation spécifique­s à ces questions très importante­s pour notre industrie. »

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