La Romanée-Conti, cible d’un appel à la trahison ?
Un “Avis aux allocataires de la Romanée Conti” publié sous forme de publicité par un commissaire-priseur d’Amiens m’a surpris (lire La RVF n° 582, juin 2014). Il incite de façon “très limite” les allocataires du prestigieux domaine à revendre leurs bouteilles en préservant leur anonymat, et ce malgré les mesures de traçabilité mises en place par Aubert de Villaine, cogérant. Le domaine de la Romanée-Conti vend ses vins sur allocation dans des conditions avantageuses à condition que ses clients achètent les vins pour les boire, et pas pour les revendre beaucoup plus chers. Le domaine écrit à chaque acheteur l’esprit de sa distribution. À mon humble avis, cette publicité ne devrait pas être publiée. Philippe Capdouze FICOFI Grands Crus Services, pcapdouze@ficofi.com Une publicité tout à fait inacceptable occupe une page du dernier numéro de La Revue du vin de France. Une société Arcadia à Amiens, que d’ailleurs nous ne connaissons pas, imprime sous le titre “Avis aux allocataires de la Romanée Conti” des dispositions inacceptables et aux frontières de la fraude. J’ajoute que les personnes qui s’autoproclament “experts”, Emilie et Robert Gorreteau, ne le sont en aucun cas. Nous étudions avec notre avocat les mesures qui pourraient être prises pour arrêter ce type d’agissements. Aubert de Villaine Domaine de la Romanée-Conti, 21700 Vosne-Romanée
La spéculation qui frappe les grandes étiquettes de Bourgogne est plus que débridée. Vendus entre 50 et 300 euros à leurs clients allocataires par les propriétaires les plus recherchés, les musigny, corton-charlemagne, richebourg et autre montrachet flambent sitôt franchies les grilles du domaine pour atteindre jusqu’ à dix fois leur valeur. Pour lutter contre cette spéculation sauvage, Aubert de Villaine, cogérant de la Romanée-Conti demande à ses clients allocataires de ne pas revendre leurs précieux flacons. Pointilleux, M. de Villaine va jusqu’ à surveiller les numéros des romanéeconti proposées lors des ventes aux enchères afin de sanctionner les agioteurs. Nous ne pouvons malheureusement empêcher certains amateurs de revendre leurs bouteilles aux plus offrants : si cette pratique est blamable, elle n’est pas a priori illégale. Toutefois, La RVF défend l’ idée que le vin est avant tout un produit de plaisir et de partage destiné à être bu en bonne compagnie et nous avons donc demandé à cet annonceur de modifier la présentation de sa publicité. Nous reviendrons prochainement et en détail sur ce différent.
D. Saverot et O. Poels