ENTRE GRANITES ET PIERRES BLEUES
Au début du siècle, les appellations Brouilly et Côte de Brouilly ne faisaient qu’une. Pour autant, les vins de la Côte de Brouilly étaient distingués et parfois étiquetés “Brouilly Premier cru”. Ofciellement séparés en 1938, les deux crus afchent aujourd’hui leurs caractères propres. Des caractères mis en lumière par les travaux d’Isabelle Letessier, pédologue et agronome, auteur d’une étude de terroir couvrant les dix crus du Beaujolais. Le climat de la région est océanique dégradé et tempéré, soumis à infuence méridionale (chaleur estivale, maximum pluviométrique à l’automne et au printemps) et continentale (orages d’été, brouillards givrants l’hiver). Le vignoble est abrité des vents et des pluies venus de l’ouest par les Monts du Beaujolais qui culminent à près de 1000 m. Volcanites siliceuses ou schisteuses Brouilly est le plus étendu des dix crus du Beaujolais (1393 hectares). C’est aussi le plus méridional et le plus complexe. «À l’ouest et au sud, près de la moitié de la surface est occupée par des coteaux de granite rose escarpés. Au pied du Mont, des éboulis argileux de pierres bleues et des volcanites siliceuses ou schisteuses forment une couronne irrégulière de 100 à 800 m de largeur. Les hauts replats de Cercié et Saint-Lager sont coifés par des alluvions anciennes, souvent caillouteuses. Quant au territoire de Charentay, il est marqué par quatre collines calcaires », résume Isabelle Letessier.
L’AOC Côte de Brouilly (330 hectares) correspond aux pentes du Mont Brouilly, une colline détachée de la bordure orientale des Monts du Beaujolais. Elle est enserrée dans l’aire d’appellation Brouilly. En Côte de Brouilly, les sols issus de granite sont moins présents qu’en Brouilly. Mais il faut souligner la présence des fameuses “pierres bleues” dont les variantes les plus dures forment l’ossature et le sommet du Mont Brouilly. Près des deux tiers du vignoble