Beaujolais : la guerre de sécession
Morgon, Fleurie, Moulin-à-Vent… les dix plus prestigieuses appellations du vignoble divorcent des simples beaujolais et beaujolais-villages.
Mais quelle mouche a donc piqué les dix célèbres crus du Beaujolais, Morgon, Fleurie, Moulin-à-Vent et consorts ?
Le 30 décembre dernier, à l’occasion d’un conseil d’administration houleux de l’Union des vins du Beaujolais (UVB), ces crus ont choisi de faire sécession avec les appellations génériques Beaujolais et Beaujolais Villages.
Depuis cinquante ans, il est vrai, les deux appellations génériques Beaujolais et BeaujolaisVillages tiennent d’une main de fer l’administration et les fnances de ce vaste vignoble mondialement connu.
Dans trois mois
Pendant ce temps, les crus se sont gentiment mais sûrement endormis sur leurs lauriers, que ce soit en termes de qualité comme de prix. Déjà, en 2007, à l’occasion de la transformation des AOC en Organismes de défense et de gestion (ODG), les crus avaient provoqué une première scission et gagné en indépendance.
Mais cette fois-ci, la rupture est consommée. En tête de la fronde, la présidente de l’ODG des crus du Beaujolais, Audrey Charton. « Nous souhaitons reprendre l’entière gestion administrative et fnancière de notre organisme et constituer une nouvelle Union des crus du Beaujolais, un groupe d’appellations cohérent, ambitieux, doté d’une image claire et authentique, car nous avons besoin d’un outil moderne pour avancer efcacement » , a-t-elle déclaré.
Parmi les revendications des crus figure la reconnaissance de climats distincts au sein des différents terroirs. « Les crus doivent s’unir et réfléchir ensemble à leur avenir, à la rénovation de leur image. Et maintenant, nous avons notre destin en mains » , assure Guillaume de Castelnau, du château des Jacques (Moulin-à-Vent).
L es dix crus frondeurs entendent désormais avancer à marche forcée. La nouvelle ODG s’est donné trois mois pour présenter son ambitieux programme.