Des vins de paysage au royaume du schiste
Marjorie et Stéphane Gallet se sont rencontrés durant leurs études d’agronomie à Montpellier. Sans un sou mais avec passion, ils fondent un vignoble dans le Roussillon, Le Roc des Anges. Marjorie fait des stages dans sa région natale, en Côte Rôtie (déjà des schistes), et Stéphane Gallet, riche d’une maîtrise en génétique végétale, débute chez Gérard Gauby, puis au Mas Amiel dont il devient le directeur technique jusqu’en 2008. Leur aventure catalane est fortuite, émaillée d’opportunités d’achat de vignes. Ils avancent à coups d’emprunts, sur le fil du rasoir. Leur passion est récompensée par la reconnaissance de leur talent, notamment dans la compréhension et le respect de leur terroir.
Ce terroir est plus proche du piémont pyrénéen que du style sudiste. Le microclimat est singulier, certes balayé par la tramontane, mais protégé des vents marins et humides par la crête de Força Real. Ajoutez des pentes majoritairement exposées au nord et cette singularité explique la fraîcheur des vins malgré les fortes chaleurs estivales. Nous sommes ici au royaume du schiste, même si la parcelle initiale du domaine, Roc Blanc, est assise sur une veine de quartz blanc. Ces schistes sont très friables, riches en fer, les racines peuvent y pénétrer en profondeur et générer de microzones d’argile.
Un pilotage exigeant
Car de l’argile, il n’y en a pas dans ces arènes limono-sableuses de surface, de 20 à 40 cm d’épaisseur, avec des pH bas, variables dans la saison tout comme la vie dans les sols, qu’il faut corriger de temps en temps par des apports calcaires. Ces sols sont extrêmement pauvres, un enrichissement en compost est nécessaire, mais Stéphane Gallet veut du compost frais, en pleine expression de son énergie et de sa vie.
Partis de rien, Marjorie et Stéphane Gallet ont oeuvré avec passion pour faire de leur domaine du Roussillon un modèle de compréhension d’un terroir de schistes.