anjou
En slalomant entre les deux rives de la Loire, partez à la découverte de la quintessence du chenin.
Une terre noire pour des grands blancs
On l’appelle l’Anjou noir. Au sud et à l’ouest d’Angers, dans le Maine-et-Loire, il s’étend sur des sols bruns de schiste et de grès peu profonds, en lisière du massif primaire armoricain, quand l’Anjou blanc se déploie, lui, sur les terres calcaires du Saumurois. Un microclimat angevin, des brumes matinales bénéfiques à la maturation des raisins, des coteaux ensoleillés : l’Anjou noir donne de très grands blancs secs complexes, de superbes moelleux ou liquoreux, et de belles bulles. Tous sont élaborés avec ce merveilleux cépage emblématique du Val de Loire, le chenin.
En l’absence d’écoles de dégustation, le meilleur moyen pour découvrir, déguster et comprendre toutes les subtilités de ces terroirs magistraux est de rendre directement visite aux vignerons. Un excellent point de départ est de filer directement vers Savennières, sur la rive droite de la Loire. Ici, les vins sont puissants, droits, minéraux.
Vers Epiré, sur les coteaux, les appellations Savennières-Coulée de Serrant (monopole de 7 ha tenu par l’emblématique Nicolas Joly, fervent défenseur de la biodynamie) et Savennières-Roche aux Moines s’étendent en surplomb de la Loire. Au coeur du village, au château des Vaults, la dynamique Évelyne de Pontbriand propose un large éventail de prestations oenotouristiques, depuis la simple visite-dégustation jusqu’à la demi-journée de découverte des travaux de la vigne (ébourgeonnage, vendange, taille), en passant par les ateliers d’initiation à la dégustation.
La rive gauche recèle également de petits trésors. À Rochefort-sur-Loire, s’élaborent le seul premier cru (Chaume) et l’unique Grand cru de la vallée de la Loire (Quarts de Chaume) : deux exclusivités majeures, deux fabuleux liquoreux de garde. Puis ce sont les Coteaux du Layon et Bonnezeaux, qui se déploient le long de la vallée du Layon, et livrent des moelleux superbes, digestes, aux robes jaune doré, aux nez intenses d’acacia, de miel, de coing, aux belles acidités.
En voiture, à pied ou à vélo, des itinéraires relient les principaux bourgs viticoles (Chaudefonds-sur-Layon, Champs-sur-Layon, Faye-d’Anjou, Thouarcé…). On s’y balade entre vignes et moulins, par exemple sous la conduite de Valérie Aubergeon. Cette animatrice connaît le travail de la vigne sur le bout des doigts et propose, éventuellement en partenariat avec des vignerons, des randonnées commentées à la carte : 4 à 20 km au coeur du Layon ou de Savennières. C’est un angle de découverte original et passionnant pour appréhender l’univers de la vigne, l’histoire du vignoble, la géologie des sols, et le chenin, ce cépage passeur de terroirs. Avant de plonger dans les arcanes du vin, verre en main.