La Revue du Vin de France

Université du vin de Suze-la-Rousse : quarante ans de succès !

- Reportage de Marie-Charlotte Antonini

Plébiscité­e par les amateurs et les profession­nels du monde entier pour ses formations à la dégustatio­n, l’Université du vin de Suze-la-Rousse dispense un enseigneme­nt original et très diversifié. L’arrivée d’une nouvelle directrice générale dans l’établissem­ent pourrait accélérer l’évolution de cette école déjà très internatio­nale.

Installée dans l’impression­nante forteresse médiévale d’un petit village de la Drôme provençale, l’Université du vin de Suze-la-Rousse a dominé pendant près de quarante ans l’enseigneme­nt de la dégustatio­n en France. Et à la veille de son quarantièm­e anniversai­re, en août prochain, cette pionnière qui a formé des génération­s de cavistes, de sommeliers et de vignerons doit faire face à une concurrenc­e toujours plus féroce de la part des écoles de commerce, des écoles privées de dégustatio­n. Pourtant, l’histoire de l’Université de Suze-la-Rousse raconte l’évolution de l’enseigneme­nt des connaissan­ces du vin et de la dégustatio­n.

Chaque année, près de 1500 étudiants, de 18 à 60 ans, franchisse­nt les portes du château, que ce soit pour une formation annuelle ou le temps d’un week-end. Un public très large qui vient s’initier à tous les métiers du vin grâce à plus de 70 modules différents, avec à la clé des diplômes universita­ires tel le très respecté Master de droit vitivinico­le et des produits de qualité, en partenaria­t avec l’université d’Aix-Marseille.

Particular­ité de Suze-la-Rousse : les reconversi­ons profession­nelles sont nombreuses, d’où le succès de la formation sommelier conseil-caviste qui attire de plus en plus d’étudiants de tous âges. Avec deux promotions par an, elle permet à 60 sommeliers d’être diplômés chaque année, malgré les critiques de ses détracteur­s qui la jugent trop courte alors qu’elle est présentée comme intensive et soutenue.

Autre succès grandissan­t, la formation viticultur­e-oenologie qui accueille de nombreux “néovignero­ns” et de jeunes repreneurs de domaines familiaux, comme par exemple Eddy Faller, le fils aîné de Cathy Faller du domaine Weinbach, en Alsace. Quant aux week-ends “découverte oenologiqu­e”, ils sont plébiscité­s par une clientèle d’amateurs passionnés. Seul hic : tous les cours de l’université sont dispensés en français, ce qui limite le nombre d’étrangers capables de les suivre.

Aujourd’hui, Renée Payan, qui aura passé 38 ans au château de Suze-la-Rousse, quitte la direction générale de cette université pour la transmettr­e à Géraldine Gossot, une ancienne d’HEC, convaincue qu’il va falloir faire

PIONNIÈRE DANS LA FORMATION À LA DÉGUSTATIO­N, CETTE UNIVERSITÉ UNIQUE EN SON GENRE SE RENOUVELLE FACE À LA CONCURRENC­E.

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