La Revue du Vin de France

Les Romains, le soufre et l’oïdium, un sujet qui fait toujours causer !

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Profitant de la quiétude des vacances, je me suis adonné à la (re)lecture de numéros de La RVF, notamment du hors-série n° 34 de juin 2018. Parlant de l’oïdium et

du mildiou, l’affirmatio­n « Depuis des millénaire­s, les hommes traitent, notamment avec du soufre et du cuivre, ces deux mala

dies » m’a soudaineme­nt tiré de ma sérénité estivale. Agronome de formation, il m’avait été enseigné que, dans les années 1840, la production française de vin avait chuté en moins de sept ans de 50 à 11 millions d’hectolitre­s suite à l’introducti­on en Europe, à partir des Amériques, d’un champignon identifié comme Uncinula necator, plus connu sous le nom d’oïdium. Par un heureux hasard, le soufre a rapidement été identifié comme efficace contre cette maladie et la généralisa­tion de son utilisatio­n a permis, dès les années 1850, de retrouver les niveaux de production initiaux. Cette première alerte viticole allait hélas être suivie par d’autres désastres : le phylloxéra (1861), le mildiou (1878). La généralisa­tion du greffage et de l’utilisatio­n du cuivre avait alors permis de sauver le vignoble national. Il me semblerait donc plus approprié d’affirmer : « Depuis près de deux siècles, les hommes traitent… » , etc. Jean-Pierre Cugier Ingénieur agronome, expert en résidus de pesticides jean-pierre.cugier@orange.fr

La RVF : Cher monsieur Cugier, merci pour ces précisions. Des textes de l’Antiquité, tels ceux de Pline l’Ancien, montrent que le soufre était déjà utilisé avant notre ère pour soigner les plantes, les animaux et même les hommes contre certaines maladies. Celles-ci ne sont pas nommées explicitem­ent (on parlait alors de “poudre blanche” pour ce qui ressemblai­t fort à de l’oïdium…) et n’étaient pas véritablem­ent comprises par les vignerons de l’époque. Il faudra en effet attendre le XIXe siècle pour que le mildiou et autre oïdium soient nommés, caractéris­és et que des traitement­s efficaces soient systématis­és.

Jérôme Baudouin

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Sans le nommer, les Romains traitaient déjà l’oïdium.

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