Un chai citadin au pied de Notre-Dame-de-Lorette
On y soutire directement son vin pour le déguster chez soi ou sur place. Avec également une vocation pédagogique pour les Parisiens.
Difficile de faire plus insolite : sur les pentes du IXe arrondissement de Paris se trouve… un chai d’élevage de vin. C’est aussi un bar où l’on peut déguster en soutirant directement le vin des quatre cuves en inox de 3 hectolitres, toutes sous azote. « L’idée est de montrer à notre clientèle citadine un des aspects de la fabrication du vin » , raconte Benjamin Sibilat qui, avec son compère Camille Masson, a ouvert ce lieu original il y a deux ans et demi.
À la carte, un sauvignon de Touraine, réalisé en partenariat avec les caves Ackerman et un assemblage cabernet franc/merlot élaboré en culture raisonnée par le château Pardaillan à Bordeaux. En hiver, un languedoc du domaine du Poujol vient compléter cette offre de vins tranquilles. Côté bulles, le Chai Parisien propose la revigorante cuvée Padam Padam, assemblage de pineau d’Aunis, grolleau gris et cabernet franc, élaboré par les caves Louis de Grenelle, à Saumur.
Mais quatre crus, aussi bons soient-ils, cela aurait été triste pour un bar à vins parisien. Aussi le duo a- t- il sourcé 216 références à emporter chez soi ou à ouvrir sur place accompagnées de tapas, moyennant un droit de bouchon de 7 euros. « Amateurs de vin vivant à Paris, nous avons opté pour des coefficients raisonnables », précise Camille Masson.
Amis depuis les bancs du lycée français de Tokyo, les compères ont la fibre entrepreneuriale. Ils ont financé leur projet par une campagne de crowd funding (25 000 euros récoltés), en louant leur espace de 230 m2 à des entreprises (L’Oréal et Lacoste sont déjà passées par là) et en organisant chaque mardi des initiations à la dégustation pour particuliers. Ils cherchent déjà à s’étendre et pourraient bien ouvrir un deuxième Chai Parisien dans le XVIIIe.