Bruno Quenioux est-il mystique ?
L’auteur, fils de vignerons de Cheverny, a dirigé le département vin aux Galeries Lafayette à Paris et fut l’un des premiers à s’intéresser aux vins bio. Son livre, écrit à la première personne, est une réflexion personnelle sur le vin, les vignerons et les consommateurs. Ce “je” permanent ne contribue pas à minimiser l’ego de l’auteur, surtout si l’on se réfère au prologue, en forme d’avertissement : « Un aveugle peut toujours dire à celui qui voit que ce qu’il voit n’existe pas » . D’autant que les sujets abordés requièrent une culture philosophique et scientifique alors que Bruno Quenioux baigne dans le mysticisme et dans l’hyper sensibilité à l’énergie, aux ondes, à l’inertie, la fulgurance, la résonance, l’intrication quantique, etc.
Le chapitre IV est consacré à des portraits hommages rendus à l’auteur. Il faut lire celui signé Aubert de Villaine qui en profite pour évoquer la Romanée-Conti : un vignoble qui n’a pas rapporté « un sou de bénéfice » entre 1840 et 1972 ! Ceux qui voient l’invisible liront Quenioux, partageront ses points de vue relatifs au respect des terroirs et des vignes non greffées, à la continuité familiale, à désapprendre à déguster… des thèmes intéressants. Ils oublieront les vins contenant 30 g/l d’extrait sec et le Moyen Âge d’il y a 1 100 ans.
La Vie mystérieuse du vin de Bruno Quenioux.
16 x 20 cm, 192 p., 18 € Cherche Midi